« Nous avons construit une approche e-learning et distancielle »
Évaluation de la formation - Performance de la formation
L’organisme de formation de Wolters Kluwer France, connu sous les marques Lamy Formation, Liaisons Sociales Formation et Les Echos Formation vient d’arriver sur notre plateforme. Il y a quelques mois, il proposait classiquement des modules de 2 à 4 jours en présentiel. Et puis, l’arrivée du digital a ouvert des perspectives — e-learning, distanciel —, que la crise sanitaire a totalement validées, notamment pour les actions de sensibilisation, comme le sexisme au travail ou le risque de corruption. Carine Paugnat, Directrice Conférences & Formation, propose de partager cette mutation avec Place de la Formation.
Qu’apportent l'e-learning et le distanciel pour les formations qui sensibilisent à des sujets comme les actes sexistes ou la corruption ?
Pour une entreprise, c’est compliqué d'avancer sur des sujets de sensibilisation comme le sexisme ou la corruption dans les formats classiques de formation : 2, 4 ou 6 jours. Les dirigeants veulent pouvoir former l'ensemble de leurs équipes. Nous y parvenons grâce aux modules en e-learning. Et nous complétons les séances en distanciel. Le présentiel va être réservé pour les collaborateurs les plus exposés ou le comité de direction pour des aspects très pointus et propres à l’entreprise
Dans cette articulation entre présentiel, distanciel et e-learning, à quoi servent les formats dits classiques ?
Le présentiel sert à mettre l'accent sur les gros points de vigilance, les sensibiliser et créer le déclic au niveau des dirigeants. Et quand cela concerne des collaborateurs, cela va prendre la forme d’une session très opérationnelle, très concrète axée sur des simulations et des mises en pratique. Il peut aussi être consacré à un temps d’échange avec un expert pointu sur le sujet abordé. Du coup, je conseille de la programmer sur la fin du programme de formation.
Pouvez-vous nous détailler le rôle de l’e-learning dans votre démarche de format hybride ?
Les modules d’e-learning sont intéressants en amont ou en première partie de formation. Dans le cadre d’une sensibilisation, une entreprise peut sensibiliser l'ensemble de ses collaborateurs avec un format de 20 minutes en moyenne. Il ne faut pas aller sur une durée supérieure, car ce sont souvent des formations imposées et non souhaitées. L’intérêt et la concentration des collaborateurs peuvent être réduits. Et puis, ces derniers sont tous seuls face à l'écran.
Est-ce que le distanciel peut réduire cette distanciation créée ?
Oui. Le distanciel a montré sa pertinence pendant la crise sanitaire : il apporte du lien, de la convivialité, de l'humain… Pour moi, ce format dispose de pas mal d'avantages. C’est un bon entre-deux. D’abord, il n’y a pas ce côté complètement superficiel d'une vidéo parce qu'il n'y a de l'interaction. Ensuite, on est dans une approche un peu innovante. Le stagiaire et le formateur ne sont pas obligés de se déplacer. Les sessions peuvent se caler plus facilement dans les agendas. Enfin, comme la plupart des formations se déroulent à Paris, les stagiaires en région ont beaucoup moins envie de venir entre les grèves, les attentats… Tout cela fait que c’est très pratique. Et nous avons aussi la possibilité d’étaler plus dans le temps la formation, avec des séances de 2 à 3 heures au lieu de tout enchaîner sur deux jours. Par contre, toutes les formations ne sont pas forcément pertinentes en distanciel. Pour un apprentissage technique, du travail de posture, le présentiel est indispensable.
Comment passe-t-on d’une formation en présentiel à une formation hybride ?
Si un organisme de formation veut rester impactant dans ce nouveau format, il a besoin de mener un gros travail pédagogique. C’est ce que nous avons fait en innovant. Toute notre expérience du présentiel nous a permis de construire une approche « e-learning » et « distancielle », avec les clés de succès du présentiel. C’est-à-dire que nous avons pu, nous pouvons, sensibiliser l'ensemble des collaborateurs sur des comportements sexistes sur un délai très court, par exemple. Ce qui permet à l’entreprise d’être réactive sur un sujet comme celui où elle a des obligations de préventions en la matière. Pour y parvenir, nous utilisons une pédagogie de mise en situation en raisonnant en temps ressenti. Cela peut prendre la forme de petits personnages dessinés et adaptés à la situation de sensibilisation. On a toute une collection qu'on a appelée The Company, où le stagiaire plonge très facilement et sans barrière dans l'univers de l'entreprise. Mais l'efficacité de la formation vient de la mixité des activités : une vidéo, un quiz, un apport, un échange... C’est notre conviction et notre parti pris pédagogique.
Vous souhaitez en savoir plus sur le e-learning, retrouvez notre article : le e-learning est il vraiment l'avenir de la formation.
C’est quoi une formation en présentiel ?
Le présentiel est le format historique et classique de la formation professionnelle. Il prend la forme d’une session d’une journée, de deux journées ou plus selon les programmes choisis. Il se déroule dans un lieu unique où sont présents physiquement l’ensemble des stagiaires et le formateur.
Quelle différence entre le distanciel et l’e-learning ?
L’e-learning correspond à une vidéo dont le contenu est pédagogique. Le stagiaire visionne cette dernière quand il le souhaite. Il est seul et n’a pas d’interaction humaine. Le visionnage peut se conclure par un test de validation des connaissances. Il permet de mener une action de formation à grande échelle. A l’inverse, le distanciel est une continuité du présentiel : chaque stagiaire se connecte là où il se trouve et échange avec le formateur et les autres participants.
Quels sont les atouts d’une formation hybride ?
Une formation hybride mixe du présentiel, du distanciel et de l’e-learning. Chaque organisme de formation va adapter l’usage de ces trois formats dans un même programme de formation selon l’impact cherché et l’axe pédagogique. La formation en présentiel reste essentielle pour les apports techniques. Pour les actions de sensibilisation sur les actes sexistes ou la lutte anticorruption à grande échelle, l’e-learning s’impose. Le distanciel facilite la programmation de séances courtes et régulières, sans nécessiter de déplacement.