Gestion des compétences – GPEC – 31/01/2023
De plus en plus d’acteurs sur le marché, une demande croissante des services formation, des usages et objectifs qui se diversifient… L’immersive learning s’installe progressivement dans le paysage des innovations pédagogiques, révélant de nombreux atouts – bien réels !
Une immersion au plus près de la réalité de terrain, favorisant l’apprentissage par la pratique et l’essai-erreur : c’est la promesse des outils de VR (réalité virtuelle) et de AR (réalité augmentée) en formation. Dans le domaine médical ou le secteur industriel, cette approche tout indiquée intègre progressivement les pratiques pédagogiques. L’immersive learning est en effet particulièrement bien adapté à la transmission de compétences techniques et à leur mise en pratique, sans risques, ainsi qu’à l’apprentissage de gestes de sécurité.
Désormais, les responsables formation d’autres secteurs d’activité s’y intéressent, pour un champ d’application qui ne cesse de s’élargir, par exemple l’onboarding. C’est notamment l’expérimentation menée depuis trois ans par l’enseigne de supermarchés Franprix, qui propose à de nouvelles recrues une immersion virtuelle dans un magasin pour en découvrir les différentes facettes. Plusieurs situations inspirées du monde réel leur sont proposées, comme la relation client ou le facing produit.
Une illustration parmi beaucoup d’autres des apports de l’apprentissage immersif en formation, qui vise à intégrer du contenu pédagogique dans un environnement similaire à celui, bien réel, dans lequel les collaborateurs vont utiliser leurs nouvelles connaissances et compétences. L’immersive learning répond donc à différentes caractéristiques : placer les apprenants en situation de participation active, dans un dispositif qui permet de tenter, de répéter et in fine de s’améliorer.
Pour les formations concernées, les bénéfices attendus découlent de ces spécificités : d’abord, le renforcement de la concentration de l’apprenant, immergé dans un univers qui le coupe de son environnement naturel. Comme l’explique une experte, « la modalité d’immersive learning permet à l’apprenant d’être à 100 % dans la formation, sans être distrait par des facteurs extérieurs. L’apprenant vit sa formation plutôt que de simplement apprendre. » Ensuite, le fait de pouvoir pratiquer en répétant, d’apprendre à son rythme en revenant si besoin sur un point, avec une certaine autonomie, va contribuer à l’ancrage mémoriel, mais aussi au perfectionnement de ses nouvelles compétences. Enfin, elle offre un large potentiel de personnalisation du parcours, et contribue à l’engagement des collaborateurs dans la dynamique d’apprentissage. Une appétence qui se retrouve dans les taux de complétion et de recommandation avancés par les organismes de formation – généralement au-dessus des 80 %.
Aussi intéressant soit-il, ce format doit répondre à plusieurs critères pour être réellement pertinent. Il s’agit en premier lieu de déterminer s’il est adapté aux objectifs pédagogiques : que peut apporter l’immersive learning par rapport à d’autres modalités et outils ? Si sa plus-value est avérée, il faut ensuite concevoir le parcours, les scénarios d’apprentissage, préciser les résultats attendus et des indicateurs ad hoc, en lien avec le niveau de départ des apprenants et celui des compétences attendues.
Aujourd’hui, les technologies VR et AR se sont largement développées et démocratisées, ouvrant le champ des possibles pour l’entreprise, le service formation et l’apprenant. Certaines évolutions, encore à inventer, vont concerner la place que peuvent prendre des briques d’expérience immersive dans un parcours de formation hybride, associées à d’autres modules – en présentiel comme en e-learning. Une autre tendance qui reste à creuser renvoie au développement de soft skills, par exemple pour le mode de management ou le travail collaboratif. Certaines entreprises se sont déjà engagées dans la démarche, comme le groupe SNCF qui propose à ses top managers un cursus d’immersive learning centré sur la culture du feedback.
Enfin, de nouvelles offres de contenu commencent à être proposées par des organismes de formation pour utiliser ce format comme outil d’évaluation des soft skills. Avant, si besoin, de mobiliser la même modalité pédagogique, ou d’autres, pour renforcer ces compétences comportementales. L’innovation n’en est qu’à ses débuts…
Jérôme Lesage
Le blog de la formation
En quoi l’immersive learning représente-t-il un intérêt pédagogique ?
Ce format, qui mise sur un environnement virtuel aussi proche que possible de la réalité de terrain, a déjà fait ses preuves pour la montée en compétences techniques ou la maîtrise de règles de sécurité. Il intéresse aujourd’hui des entreprises d’autres secteurs d’activité pour des usages diversifiés, comme l’onboarding.
Quels sont ses principaux bénéfices pour les apprenants ?
Booster de concentration et de mémorisation, l’apprentissage immersif favorise la logique d’essai-erreur et la répétition pour permettre de s’entraîner et de progresser. Il présente également l’intérêt de mettre les apprenants dans une situation de participation active, avec le soutien du formateur. Enfin, ce format basé sur la réalité virtuelle ou augmentée est plébiscité par les utilisateurs, comme en atteste le taux élevé de complétion.
Quelles sont les perspectives à l’œuvre pour développer ce format innovant ?
La maturité des technologies et l’intérêt du monde du travail pour l’immersion dans des univers virtuels, à l’image du métavers, ouvrent aujourd’hui de nouvelles pistes. La première consiste à réfléchir au cadre d’utilisation le plus approprié pour répondre à l’objectif pédagogique : l’ensemble de la formation doit-il être proposé en immersive learning, ou celui-ci doit-il faire partie d’un parcours mixte ? D’autres évolutions sont en marche pour tirer parti de ses avantages, notamment son recours pour l’évaluation et/ou le développement des soft skills.
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