La RSE, un enjeu stratégique qui appelle des compétences spécifiques
Gestion des compétences — Hard Skills – 11/10/2022
La responsabilité sociale, sociétale et environnementale des entreprises ne cesse de prendre de l’importance, pour leurs parties prenantes externes comme internes. Des besoins de recrutement et d’upskilling commencent à apparaître, appelant des parcours de formation ad hoc – une tendance qui émerge chez quelques organismes pionniers.
Quand il s’agit de choisir un employeur, les 18-30 ans sont particulièrement attentifs à la rémunération. D’autres critères entrent en jeu, dont les engagements RSE de l’entreprise, comme le révèle une récente étude. S’ils n’en font pas un critère prioritaire, 52 % des jeunes trouvent cet aspect important, tandis que 28 % estiment que c’est un aspect essentiel à prendre en compte. Ce résultat fait écho à d’autres enquêtes et sondages, qui démontrent l’importance de la RSE dans la marque employeur, l’attractivité et la fidélisation des collaborateurs.
Développement durable et préservation de l’environnement, contribution à l’économie sociale et solidaire, attention portée à l’écosystème dans lequel évolue l’entreprise… La responsabilité des organisations dans ces domaines peut prendre des formes multiples, appelant une stratégie dédiée.
Fonction dédiée ou hard skills complémentaires ?
La contribution des organisations aux enjeux sociétaux et environnementaux s’impose ainsi comme une attente forte de toutes les parties prenantes : salariés, mais aussi fournisseurs et partenaires commerciaux, clients et prospects, etc. Sans surprise des fonctions apparaissent, comme directeur RSE ou référent RSE, tandis que des entreprises s’attachent à former des collaborateurs à ces enjeux, afin que chacun puisse apporter sa contribution – qu’il s’agisse de membres du service communication, de la DRH, de la direction QSE (qualité, sécurité, environnement) ou du département R&D.
Comme tout sujet stratégique, une démarche RSE ne s’improvise pas ! Il faut une certaine expertise pour connaître et maîtriser les textes et normes de références, définir les axes prioritaires et concevoir un plan d’action. Empreinte carbone, Green IT, actions environnementales, soutien à des associations, contribution à l’égalité des chances et à l’inclusion… Les thèmes de RSE étant nombreux, il s’agit de faire des choix, de les décliner de manière opérationnelle et d’en examiner l’impact, avec des indicateurs de performance et l’établissement d’outils de reporting.
Une première offre de formations à la RSE
Quelques organismes de formation commencent à répondre à ce besoin de développement de compétences, à l’image de Nicomak, qui ambitionne de former les futurs référents RSE des organisations. Cette formation de quatre jours, accessible via le CPF (compte personnel de formation), est découpée en plusieurs parties : l’acquisition des fondamentaux, le dialogue avec les parties prenantes, l’animation de la politique RSE de l’entreprise, et sa place dans la recherche d’innovation et de transformation de l’organisation.
Autre exemple : les formations courtes aujourd’hui proposées par l’école de management ESSCA et l’agence Déclic, cabinet de conseil qui accompagne les entreprises, les collectivités et les organisations sur les enjeux RSE. Proposées en présentiel ou en distanciel, elles s’adressent aux dirigeants, managers et entrepreneurs qui souhaitent développer des compétences sur des sujets précis. Par exemple, « anticiper et accompagner la transition écologique et énergétique », « devenir une entreprise à mission », « mettre en place une politique d’égalité femmes-hommes » ou encore « mesurer son empreinte carbone ».
Un levier de différenciation, pour l’entreprise et le responsable formation
La RSE a toutes les chances de devenir un thème majeur de formation. Signe de l’ancrage de cette tendance, les investisseurs s’y intéressent et soutiennent des organismes de formation dans le développement d’une offre dédiée. CiviTime, jeune start-up qui mobilise le serious game pour favoriser la conduite du changement en RSE, vient ainsi de boucler une levée de fonds de deux millions d’euros. Son ambition : accompagner, d’ici 2025, 500 entreprises dans leur stratégie RSE avec des formations orientées sur leur mise en œuvre.
Le besoin est là, l’offre commence à l’être : tout est donc aligné pour faire des responsables formation les ambassadeurs de la montée en compétences en RSE auprès des directions générales. D’après une récente enquête, deux tiers des managers estiment manquer de professionnels de la responsabilité sociale et environnementale au sein de leurs équipes. La formation est donc la clé pour répondre à ce manque de profils en interne et de candidats et déployer des pratiques ambitieuses en matière de RSE.
Jérôme Lesage
Le blog de la formation
En quoi les enjeux de RSE deviennent prioritaires pour les entreprises ?
Ce sujet s’impose de plus en plus dans les critères de choix d’employeur par les candidats. Au-delà de cette dimension de marque employeur, s’impliquer dans une démarche de responsabilité sociale et environnementale est une attente de toutes les parties prenantes, internes comme externes.
Quels métiers et fonctions sont aujourd’hui concernés ?
Pour mettre en œuvre une stratégie et la déployer, les entreprises peuvent se doter d’un directeur RSE ou d’un référent RSE. Plusieurs fonctions peuvent aussi ajouter cette corde à leur arc : top management, communication, RH, QSE, R&D.
Comment la formation peut-elle répondre au besoin de montée en compétences ?
Quelques acteurs pionniers commencent à déployer une offre dédiée, avec des formations courtes, thématiques, certaines misant sur la gamification. L’opportunité, pour les responsables formation, de pousser le sujet en interne et de favoriser son ancrage dans la stratégie globale de l’entreprise.