"Le TMS et le LMS sont au service d’une gestion unifiée de la formation"

Gestion de la formation – innovation – 27/02/2023

Les 1er et 2 février, à Paris, s’est tenue la dernière édition du salon Learning Technologies, avec son lot d’innovations. Jérémy Guigner, directeur des alliances chez Place de la Formation, a identifié plusieurs tendances qui agitent le monde de la formation, notamment dans le domaine des LMS.

Jérémy, qu’avez-vous repéré dans les allées du salon Learning Technologies ?

J’ai été impressionné par le succès de l’événement, qui a accueilli plus de 250 exposants. C’est à mon avis le signe des récentes évolutions qui traversent la formation en entreprise, notamment les modes d’apprentissage qui tendent à changer. Après trois années de crise sanitaire, qu’il a fallu gérer d’un point de vue RH, la montée en compétences des collaborateurs revient sur le devant de la scène.

Comment cette tendance se traduit-elle en termes d’innovations ?

Plusieurs acteurs se positionnent sur la réalité virtuelle ou augmentée, en proposant des formations aux soft skills mais aussi aux compétences métiers. L’objectif est de favoriser l’immersion dans un monde virtuel pour apprendre des gestes techniques, avec de nouvelles modalités d’usage. Cela démontre que le digital learning s’ouvre de plus en plus à des thèmes qui ne relèvent pas du savoir-être et du comportemental.

Une autre tendance forte concerne la gamification. Il s’agit de proposer des expériences ludiques d’apprentissage, avec des challenges, pour stimuler l’intérêt et l’adhésion des collaborateurs – en particulier les trentenaires, grandis dans la culture du jeu vidéo, qui apprécient de retrouver ces codes en formation.

Qui dit learning dit aussi LMS. Que proposent aujourd’hui les éditeurs ? 

On observe effectivement une nette évolution : avec les premières solutions digitales de contenus d’e-learning, ou LMS (learning management system), les services formation devaient se doter en parallèle d’un catalogue, voir réaliser eux-mêmes les contenus pédagogiques. Ce qui nécessitait un investissement à la fois humain et financier conséquent. Désormais, les éditeurs de LMS proposent une offre de modules sur étagère, ce qui permet aux responsables formation de proposer rapidement du contenu aux collaborateurs.

On constate une confusion fréquente entre LMS et TMS (training management system). Quelles sont les différences fondamentales entre ces deux solutions digitales ?

Avant de répondre, j’aimerais partager quelques éléments de cadrage. En 2021, la formation professionnelle représentait un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros, dont 7 % à peine relevait du e-learning. Le training présentiel reste donc largement dominant, même si le digital learning tend à gagner des parts de marché. L’essentiel de la formation reste donc géré par un TMS, indispensable pour administrer et gérer les formations présentielles inter et intra mais aussi internes ou distancielles, en visio, etc.

Si, dans les petites entreprises, un fichier Excel peut suffire, une gestion efficace nécessite de plus en plus de recourir à une solution digitale dédiée, offrant notamment la possibilité de suivre les inscriptions, de gérer les envois de convocations, de recueillir les documents et informations amont et aval de la formation jusqu’à la facturation et le paiement des organismes de formation partenaires, de suivre le recyclage des compétences et formations obligatoires, d’établir des analyses et des reporting, etc. Le LMS, pour sa part, permet à la fois de proposer des contenus en e-learning et de gérer le suivi de ces formations. 

Pour quels usages TMS et LMS auraient-ils intérêt à communiquer ?

Le blended learning, soit des parcours mixant learning et training, implique d’interfacer le LMS et le TMS. Au-delà de cet exemple d’usages différenciés, les services formation peuvent être en attente d’une solution unifiée pour administrer le sujet formation de manière globale. Dans ce cas, le TMS s’impose, avec l’appui du LMS pour fournir l’offre de contenus d’e-learning. Leur interfaçage ouvre le champ des possibles, par exemple pour transmettre le catalogue du LMS au TMS : le chargé de formation dispose ainsi, dans un espace unique, de toutes les formations disponibles, dont celles hébergées dans le LMS. Grâce au TMS, il va aussi assurer le suivi des formations réalisées via le LMS, afin de bénéficier d’une information fiable et complète.

On pourrait au besoin gérer des inscriptions de learning dans le TMS, avec le LMS uniquement utilisé comme plateforme de contenus. L’intérêt d’une solution unifiée est aussi de visualiser l’ensemble des formations suivies par le collaborateur, training comme learning, dans une logique de passeport de formation par salarié. Un TMS permet aussi d’exploiter plus facilement les données, et ainsi de renforcer la performance du plan de développement des compétences – autant que celle du service formation, en le déchargeant notamment de la lourdeur des tâches administratives de gestion de la formation.

Jérôme Lesage
Le blog de la formation

Quelles tendances ont été mises en valeur lors du salon Learning Technologies ?

La réalité virtuelle ou augmentée monte en puissance, en investissant le champ des compétences métiers et de l’apprentissage des gestes techniques. Une autre tendance relève de la gamification, avec des formations structurées autour d’expériences ludiques.


Comment évolue aujourd’hui le secteur des LMS ?

Les éditeurs de LMS (learning management system) se positionnent désormais sur les contenus de formation, en proposant une offre de modules sur étagère – en complément de la plateforme de digital learning.


Quelles sont les différences entre LMS et TMS (training management system) ?

Souvent confondues, les deux solutions se distinguent nettement : le LMS vise à déployer une offre de contenus digital learning, et à gérer cette offre, tandis que le TMS est dédié à la gestion de l’ensemble de la politique de formation, dans ses volets administratif comme opérationnel. Les services formation ont intérêt à tirer parti des deux outils en les interfaçant.