Gestion de la formation – Réforme de la formation – 26/07/2022
Deux ans après l’entrée en vigueur de la loi Avenir professionnel, le Garf (Groupement des acteurs et responsables de formation) a mené une enquête auprès de ses adhérents responsables formation pour connaître leur perception de la réforme de la formation professionnelle. Cyril Parlant, administrateur en charge de la commission juridique et éthique, et avocat directeur associé du cabinet Fidal, nous livre les principales conclusions de ce premier bilan en demi-teinte.
Le Garf représente une communauté d’acteurs de la formation, dont une majorité de directeurs et de responsables formation qui sont les premiers concernés par la réforme. Chaque adhérent est invité à collaborer aux travaux, cet esprit associatif et interactif est très important pour partager des retours d’expérience et des ressentis. C’est dans cet esprit que l’enquête a été réalisée.
Cette enquête est le prolongement de celle que nous avons réalisée en amont de la réforme, qui visait à identifier les attentes de nos adhérents envers la réforme. Elle synthétise les réponses d’une centaine de responsables formation, sur près de 400 membres du Garf. Les résultats n’ont donc pas une valeur scientifique, mais apportent néanmoins un éclairage précieux sur les premières années de déploiement de la réforme.
Habitués aux fonds mutualisés, la majorité des répondants considère que la réforme a largement asséché leurs ressources. La logique d’investissement, en remplacement de celle de dépense, n’est donc pas encore partagée dans toutes les entreprises. Sur le compte personnel de formation, mesure emblématique de la réforme, les garfistes demandent une révision de l’appli CPF afin qu’elle devienne un véritable outil d’aide au choix du parcours de formation le plus adapté aux besoins du bénéficiaire. Par ailleurs ils sont moins de quatre sur dix à considérer que la réforme a favorisé l’accès à la formation ou le développement des compétences.
On constate plus largement un déficit d’appréhension et d’appropriation du corpus législatif. Les responsables formation sont sortis d’un monde protégé, marqué par l’accompagnement des Opca, pour entrer dans un monde de plus grandes liberté et complexité. Par exemple, les modalités d’entretien professionnel – à réaliser tous les deux ans, et complétés d’un bilan tous les six ans – restent une source de perturbation pour nos adhérents.
Absolument, sur ce qui relève de l’ingénierie et des modalités pédagogiques – sujets pour lesquels la majorité des répondants considère que leur pratique professionnelle a le plus évolué. L’élargissement de la notion d’action de formation, avec l’Afest (action de formation en situation de travail) notamment, est apprécié par les responsables formation. Ils souhaitent néanmoins avoir davantage de marges de liberté pour définir un parcours pédagogique et valoriser des expériences apprenantes. Par ailleurs ils plébiscitent la montée en puissance de l’apprentissage et de l’alternance.
La dernière chose qu’ils souhaitent est une nouvelle réforme ! Les responsables formation attendent simplement davantage de marges de manœuvre pour construire des parcours de développement des compétences innovants, en phase avec les besoins des collaborateurs. Ils veulent que la simplification du système devienne réalité. La limitation de l’accès aux fonds mutualisés a rendu les choses plus difficiles, mais la réforme fait évoluer les pratiques professionnelles, et l’idée selon laquelle le développement des compétences est une donnée stratégique fait son chemin dans les organisations.
Aujourd’hui les responsables formation s’attachent à s’approprier les modalités de la réforme, par exemple le plan de développement des compétences, défini dans le cadre d’un dialogue social associant la DRH et le CSE. Ils sont également attendus pour favoriser la co-construction de parcours de formation avec l’abondement employeur au CPF. Des questions demeurent pour s’assurer de l’efficacité de cette réforme, par exemple : l’Afest sera-t-elle un succès ? L’abondement au CPF se fera-t-il aussi à l’initiative du salarié ? Rendez-vous dans quelques années pour établir un nouveau bilan !
Interview de Cyril Parlant, administrateur du Garf en charge de la commission juridique et éthique, et avocat directeur associé du cabinet Fidal.
Jérôme Lesage
Le blog de la formation
Pourquoi le Garf a-t-il conduit une enquête sur la perception de ses adhérents envers la dernière réforme de la formation professionnelle ?
L’association privilégie une démarche collaborative, impliquant ses adhérents, dont une majorité de responsables formation – les premiers concernés par la réforme. L’enquête complète celle réalisée en amont de la réforme, et dédiée aux attentes des acteurs de la formation.
Comment les adhérent jugent-ils la réforme et ses principales mesures ?
Les avis sont mitigés. La majorité estime que la réforme n’a pas permis de favoriser l’accès à la formation ou le développement des compétences. En revanche, l’élargissement de la notion d’action de formation et le soutien à l’apprentissage sont plébiscités par les répondants.
Quels défis attendent aujourd’hui les responsables formation ?
Ils doivent s’approprier la complexité des évolutions règlementaires et les marges de liberté que la réforme a créées, en favorisant le dialogue social interne et en s’attachant à développer la co-construction des parcours de développement des compétences.
Vous voulez simplifier
votre gestion de la formation ?
Découvrez tous les bénéfices de la plateforme
TMS - Training Management Solution !