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Pourquoi faut-il développer les VAE dans votre entreprise ?

Rédigé par Jérôme Lesage | Dec 6, 2021 8:49:12 AM

Gestion des compétences — Hard Skills



La validation des acquis d’expérience constitue l’un des trois piliers de la démarche de formation de l’entreprise, à côté du bilan de compétences et des actions de montée en compétences. Cette voie est encore trop peu utilisée par les responsables de formation.

Selon les dernières données disponibles de la CNAM (Conservatoire national des arts et métiers), 3 631 personnes ont obtenu totalement ou partiellement un diplôme dans le cadre de la validation des acquis d’expérience. Cette démarche entre dans le cadre de la formation tout au long de la vie. Elle vient compléter les actions de formation décidées par l’entreprise dans le cadre de sa gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Elle permet aux salariés, en CDD ou CDI et occupant une fonction sans avoir le diplôme requis, de faire reconnaître les compétences acquises sur le terrain. Cette situation s’applique aussi aux demandeurs d’emploi pour valoriser des expériences passées lors d’un prochain entretien de recrutement.



VAE ou comment reconnaître et valoriser les expériences tirées du terrain


Cette reconnaissance est prévue dans le Code du travail. Ce dernier définit très clairement les processus à respecter, sachant que le projet peut être abordé lors de l’entretien semestriel ou annuel, mais aussi à un tout autre moment.

D’ailleurs, la certification ne concerne pas que les activités professionnelles, cela peut être aussi dans le cadre non professionnel ou pour un travailleur indépendant. Pour tous, la règle est la même : à partir d’un an d’expérience professionnelle, une VAE peut être sollicitée, à la condition que la certification visée soit un lien direct avec la fonction occupée par le candidat et soit inscrite au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) :

● un diplôme universitaire ou professionnel,
● un titre professionnel reconnu par un accord de branche,
● un certificat de qualification professionnelle.

Toujours selon la CNAM, les certifications visées en France sont majoritairement des licences professionnelles (43%), suivi des Masters et Doctorats (36,8%) et les Licences (8,7%). Contrairement aux actions de formations que l’entreprise a l’obligation d’entreprendre, la mise en place d’une validation des acquis d’expérience relève du seul souhait du collaborateur. Toutefois, les représentants du personnel peuvent, à l'échelle de l’entreprise ou de la branche, demander un accord-cadre qui facilite et encourage l’employeur à une telle initiative.

 


Quand la VAE structure la politique RH et les actions de formations


Le ministère du Travail souhaite que les entreprises se mobilisent plus sur la VAE. Il voit un moyen concret d’anticiper dans la durée l’évolution des métiers et des qualifications. En termes RH, cela revient à encourager le développement personnel et collectif des salariés d’un point de vue professionnel.

Pour le moment, les démarches sont rares et les "collaborateurs candidats” concernés travaillent leur examen de manière isolée.
Une plus grande incitation en interne pour déposer un dossier pour obtenir un titre de certification, notamment dans la communication du responsable de formation et du manager d’équipe, peut permettre de créer des petits groupes de travail. Non seulement la préparation collective crée une émulation, mais elle contribue également à changer les rapports entre les individus : chacun partage une partie de ses compétences cachées. Une formation implicite, mais bien réelle.

L’accompagnement souhaité par le ministère doit consister aussi et surtout à informer l’ensemble des collaborateurs de cette modalité de formation, selon les étapes suivantes :
● flécher vers les organismes de formation ou le centre de formation interne pour trouver la certification la plus adaptée,
● mettre en lien avec l’organisme certificateur pour obtenir la recevabilité de la démarche,
● participer financièrement ou matériellement à la préparation du dossier de présentation de l’expérience,
● dégager du temps pour cette préparation, mais aussi le passage devant le jury qui délivre la VAE.

 


Bien organiser la gestion et le suivi de formation


Comme pour une action de formation ou un contrat de professionnalisation, les heures dédiées à la préparation de la VAE ayant reçu une recevabilité sont prises sur le temps de travail. Le collaborateur continue de percevoir sa rémunération liée à son activité sans aucune décote, et il continue à cumuler les congés payés. Cette mise en disponibilité partielle ou totale — dans ce cas, il y a un congé individuel de formation —, selon l’accord entre l’employeur et le salarié, dure entre 6 à 12 mois.

Le coût de la formation est en principe pris en charge dans le cadre du compte personnel de formation (CPF), mais l’entreprise peut aussi participer à ce financement. Ce point peut être abordé lors d’un entretien et notifié sur le livret du salarié. L’employeur peut le faire de façon discriminante si aucun accord de VAE n’est prévu. Lorsqu’il y a débat et vote du Comité social et économique (CSE), le cadre fixé définit aussi le niveau et les conditions de prises en charge pour exercer ce droit à formation.


Dans les faits, les VAE concernent prioritairement - avant la qualification - les collaborateurs non diplômés et d’une tranche d'âge allant de 30 à 49 ans. Elles concernent des compétences de tout niveau relevant plutôt du droit, de l’économie, et de la gestion, mais aussi des sciences, des technologies et de la santé. Autant dire, un large spectre dans toutes les entreprises qui permet d’inclure la validation des acquis d’expérience dans les mesures d’accompagnement de la politique de formation en vue de favoriser l’évolution professionnelle au sein de l’entreprise.

 



Jérôme Lesage
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Comment faire pour valider les acquis ?

Lorsqu’un salarié, avec au moins un an d’expérience, possède des compétences sans avoir un diplôme associé, il peut demander une validation des acquis d’expérience (VAE). Il doit choisir une certification en lien direct avec les compétences à valoriser. Après avoir réalisé une présentation normée de son expérience, un jury évalue cette dernière pour valider le diplôme choisi.


Quelle est la durée d’une VAE ?


Une validation des acquis d’expérience peut durer entre 6 à 12 mois. Elle peut nécessiter une mise en disponibilité partielle ou totale. Dans ce dernier cas, il s’agit d’un congé formation. Pendant cette période, le salarié continue d’être rémunéré par l’entreprise.


Est-ce que la VAE est gratuite ?

Une VAE n’est pas gratuite. Elle a un coût qui peut être financé partiellement ou totalement par le compte personnel de formation (CPF) du collaborateur et/ou par l’entreprise, selon les accords convenus avec les représentants du personnel.





 

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