Gestion des compétences — Soft skills
Grâce au digital qui reprend à son compte les tâches à faible valeur ajoutée, le responsable de formation peut (doit) se recentrer sur l’accompagnement et l’amélioration des parcours formation. Cette mue souhaitable appelle aussi à une transformation de son style de management. Décryptage.
Dès lors que le responsable de formation ne gère plus « à la main » l’organisation des formations, il quitte un rôle d’exécutant pour celui de manager des formations. C’est-à-dire s’assurer que les obligations de l’entreprise de maintenir chaque salarié dans l’emploi sont respectées et que les collaborateurs suivent les formations dont ils ont besoin. De fait, par ce recentrage qui l’amène à être en contact avec tout le personnel, et les managers d’équipe, il doit adopter le style de management le plus efficace pour cette mission.
La transformation digitale de la gestion administrative et de la pédagogie de la formation ne se limite pas à alléger le responsable de formation des tâches les plus chronophages et à faible valeur ajoutée. Elle permet de responsabiliser et de rendre plus autonome chaque salarié. Elle permet de récolter plus facilement sa prise de parole et de la transformer en actions concrètes. Ce changement de comportement du personnel appelle lui aussi une autre forme de management capable de lier les intérêts de l’entreprise avec les attentes de chaque collaborateur.
Le responsable de formation a un avantage, qui peut-être aussi un inconvénient, comparé à un manager d’équipe : il n’a pas de lien hiérarchique direct et quotidien avec les salariés. Le risque de conflit paraît plus limité, d’autant plus que la mission d’accompagnement appelle à l’écoute et à l’échange pour trouver les bonnes solutions pour développer les compétences recherchées ou attendues.
En raison de l’évolution digitale, le management délégatif s’impose tout seul. Désormais chaque salarié peut librement : faire remonter un besoin de montée en compétence, sélectionner sa formation, choisir et inscrire dans son agenda la date de session qui lui convient, valider les questionnaires de satisfaction à chaud, répondre aux évaluations à froid...
Ce qui permet d’éviter l’infantilisation ou l'asphyxie du personnel face au processus administratif pour organiser son parcours formation. Toutefois, cette responsabilisation peut buter contre les employés qui ne sont pas forcément à l’aise à l’idée de se former régulièrement, par peur du changement ou d’un manque de confiance en eux pour évoluer et apprendre. En ce cas, il est nécessaire de déployer un management dit directif afin d’expliquer l’organisation du parcours formation : pourquoi, comment… Il permet de poser le cadre dans lequel se déroule la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
Cependant, dès lors que le responsable de formation s’engage dans une démarche d’accompagnement des collaborateurs — ce qui est le bon choix — le style de management qui doit dominer pour le responsable de formation repose sur un savant équilibre entre les deux styles déjà évoqués, mais surtout avec le persuasif et le participatif, qui doivent être dominant.
Le management persuasif, comme le délégatif, s’impose assez naturellement. Il est le miroir de l’accompagnement : encourager, accompagner, écouter, vérifier que les informations et instructions ont été comprises, expliquer…
Ce management développe un relationnel fort et aussi un sens de l’organisation. Ce sont deux compétences essentielles de la fonction de responsable de formation. Attention, toutefois à ne pas basculer de l’explication, de la démonstration au faire à la place. Dans certaines situations, notamment en cas d’illectronisme, la frontière est très fine. Le passage de l’autre côté est d’autant plus facile quand il y a urgence à ce qu’une étape du parcours formation soit rapidement franchit.
Il faut utiliser le management persuasif avec précaution et l’associer avec le participatif. C’est-à-dire développer les échanges et l’écoute dans un objectif de concertation. Ce point peut se traduire par différentes pratiques : des réunions pour récolter les besoins ou sélectionner programmes de formation, des questionnaires pour apprécier les compétences acquises et à acquérir, des groupes de travail pour identifier les compétences de demain…
Il importe dans une démarche de management participatif d’avoir un retour à 360 degrés. Chaque collaborateur doit pouvoir exprimer sa vision ou sa perception des choses pas uniquement pour ce qui concerne son poste de travail, mais aussi les autres tâches qui gravitent autour de lui. Cela peut même se traduire par la délégation à un collaborateur de mener les travaux de réflexion d’un groupe de travail.
Pour le responsable de formation, il n’existe pas de style de management unique. Au contraire, selon sa relation avec chaque collaborateur, il doit être en capacité d’alterner entre persuasif, participatif, délégatif et directif — mais à petites doses. Cette démarche qui s'inscrit dans l’autonomisation et la responsabilisation des collaborateurs dans leur montée en compétence, autrement dit la confiance, n'exclut pas le contrôle. Au contraire, vérifier qui a suivi quelle formation et pourquoi permet de s’assurer que les axes de politique de formation sont respectés et réussissent.
Jérôme Lesage
Le blog de la formation
Quels sont les 4 styles de management ?
Selon les travaux de Hersey et Blanchard, les quatre styles communément utilisés sont : le directif, le persuasif, le participatif et le délégatif. La tendance est de développer le participatif au détriment du directif, qui est source de tension et de fuite des talents.
Quel est le meilleur style de management ?
Pour un responsable de la formation qui se recentre sur l’accompagnement des collaborateurs, il n’y a pas de style de management unique. Tout va dépendre de la relation et du contexte de chaque collaborateur. Toutefois, le persuasif et le participatif peuvent dominer, alors que le délégatif s’impose tout seul grâce au digital.
C’est quoi le style de management ?
Un style de management correspond à la posture que peut prendre le responsable de formation vis-à-vis des collaborateurs pour mener à bien sa mission. Ici, on est plus proche des soft skills que des hard skills. En effet, il s’agit avant tout de compétences comportementales et de savoir-être.
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