Gestion des compétences – GPEC – 04/04/2023
La prise de conscience s’ancre de plus en plus chez les salariés, qui réalisent l’importance de faire évoluer leurs compétences pour s’adapter aux évolutions du monde du travail. La 4e édition du baromètre de la formation et de l’emploi de Centre Inffo met en lumière leur regard sur la formation professionnelle et ses bénéfices, mais aussi leurs initiatives et attentes en matière de développement de savoirs. Des éléments à prendre en compte dans les missions et projets des responsables formations.
Depuis les débuts de la crise sanitaire, et 2023 ne fait pas exception, le niveau de confiance des actifs envers leur avenir professionnel est en berne. Un sur trois s’estime « pas confiant » – contre 25 % juste avant la pandémie –, et 10 % « pas du tout confiants ». Cette baisse de l’optimisme s’accompagne d’incertitudes sur la manière dont leur métier va se transformer. 41 % des actifs ont ainsi l’impression que leur emploi évolue vite (un chiffre stable depuis trois ans). Ce ressenti est particulièrement marqué chez les 18-24 ans et les cadres. Par ailleurs, un actif sur cinq estime qu’il exercera une autre profession à horizon 2028. Sans surprise, ce sont près de sept actifs sur dix qui se sentent concernés par la nécessité d’adapter leurs compétences pour tenir compte de ces changements, au-delà d’une « simple » mise à niveau.
Comme l’a précisé Julie Gaillot, directrice de pôle chez CSA (qui a réalisé le baromètre), lors de la présentation des résultats, « les actifs ont aujourd’hui largement conscience que la vie professionnelle n’est pas un long fleuve tranquille, et qu’elle doit faire face aux mutations des métiers. Ce qui peut s’accompagner d’un certain sentiment d’insécurité par rapport à son avenir professionnel. » Les entreprises sont donc attendues pour apporter des éléments d’information sur la trajectoire à court et moyen termes des métiers, sur les compétences à développer, et sur leurs besoins opérationnels en la matière.
Les employeurs ont également intérêt à capitaliser sur la très bonne image de la formation professionnelle auprès des actifs. Pour plus de 80 % d’entre eux, elle est associée à plusieurs traits positifs – une opportunité, une chance, une manière de prendre du recul, une nécessité pour conserver son employabilité. En conséquence, les actifs sont de plus en plus prompts à se renseigner sur ce qu’elle peut leur apporter. Le niveau d’information sur la formation professionnelle progresse encore une fois cette année, avec un actif sur deux qui se déclare bien informé. Les thématiques les mieux connues ? Le CPF et ses modalités d’utilisation, et les droits des salariés en matière de formation.
Attention cependant : il existe un gap générationnel très marqué, entre d’un côté les jeunes qui déclarent être bien informés sur tous les sujets, et de l’autre les seniors qui ont davantage le sentiment d’être perdus. Alors que la question de leur maintien dans l’emploi ne s’est jamais posée aussi fortement, les services formation des entreprises ont sans doute un rôle majeur à jouer, en misant sur la qualité de l’information et le conseil.
Le baromètre s’est également intéressé à un sujet important : alors que la loi Avenir professionnel de 2018 plaçait l’individu au cœur de son parcours de développement des compétences, comment les actifs perçoivent-ils le rôle qu’ils ont à jouer, par exemple pour identifier les formations dont ils ont besoin ? 77 % estiment en effet qu’il s’agit avant tout d’une responsabilité individuelle. D’autres acteurs sont attendus pour contribuer à cette dynamique : les organismes de formation, l’employeur et la branche professionnelle complètent la tête du tableau, loin devant les OPCO.
L’un des enseignements les plus intéressants concerne sans doute l’implication des actifs : ils ne jouent plus un rôle passif, mais prennent des initiatives pour favoriser la démarche d’upskilling. Une grande majorité d’entre eux ont déjà (ou l’envisagent) émis des souhaits de formation pendant leur entretien annuel ; effectué des recherches et envoyé des informations sur une formation à leur manager ; contacté directement un organisme de formation ; ou encore co-construit leur projet de formation avec les équipes RH ou leur manager. « Les actifs sont à l’initiative d’un certain nombre de démarches, avec un véritable passage à l’acte en matière de formation, confirme Julie Gaillot. Ils sont d’ailleurs près d’un sur deux à exprimer le souhait de suivre une formation dans l’année. »
Cette nouvelle édition du baromètre de Centre Inffo donnera sans doute matière à penser – et à agir – à l’employeur et au responsable formation. Deux points d’attention, en particulier, sont à signaler : le premier concerne les plus jeunes, qui ont tendance à être plus critiques sur l’utilité de la formation professionnelle, en pointant notamment le manque de programmes adaptés à leurs besoins d’apprentissage. Les moins diplômés sont également moins enthousiastes vis-à-vis de la formation professionnelle, quatre sur dix la considérant comme une perte de temps. Un autre enseignement est lié à la proportion, très importante d’actifs – près d’un sur deux – qui envisagent ou préparent une reconversion professionnelle. Comment accompagner cette aspiration en s’attachant à fidéliser les collaborateurs ? Une équation de plus à résoudre pour les services formation, par exemple en déployant des programmes de reskilling.
Jérôme Lesage
Le blog de la formation
Comment les actifs envisagent-ils leur avenir professionnel ?
D’après le dernier baromètre de Centre Inffo, avec un certain pessimisme. Les actifs déclarent avoir conscience de l’évolution rapide de leur métier, qu’ils ne sont plus sûrs d’exercer à horizon cinq ans. Ils se sentent donc pleinement concernés par le besoin d’adapter leurs compétences.
Quel rôle comptent-ils jouer dans leur parcours de développement des compétences ?
Ils sont désormais une majorité à considérer être les premiers acteurs de leur employabilité, et de fait s’informent sur les dispositifs, voire prennent des initiatives – renseignements sur l’offre de formation, échanges avec les managers, co-construction de parcours avec le responsable formation.
Comment les employeurs peuvent-ils capitaliser sur ces enseignements ?
Les services formation doivent être vigilants au sujet des possibles gaps générationnels entre les salariés : les seniors s’estiment moins bien informés que les 18-24 ans, qui eux-mêmes ont une image moins positive de la formation professionnelle. Un autre défi concerne la proportion importante d’actifs envisageant de changer de travail, par une reconversion professionnelle
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