Les entreprises ont-elles suffisamment pris le virage de l’intelligence artificielle ? Si le sujet et ses conséquences sur le monde du travail ne font plus débat, les organisations tardent à l’intégrer pleinement dans leur stratégie « formation ». Au risque de perdre un terrain précieux pour maintenir leur compétitivité.
Pour certains secteurs d’activité, la révolution IA s’annonce particulièrement puissante. Dans le cadre d’une récente étude, l’éditeur de logiciels Autodesk a interrogé plus de 5 000 chefs d’entreprise, dans le monde entier, qui œuvrent dans le domaine du « Design & Make » – architecture, ingénierie, construction et opérations, conception et fabrication de produits, ainsi que médias et divertissements. Près de huit dirigeants sur dix considèrent que l’intelligence artificielle va améliorer leur secteur, en le rendant notamment plus créatif. Les investissements dédiés sont donc d’actualité : 72 % des chefs d’entreprise les ont déjà augmentés, et trois sur quatre prévoient de les renforcer dans les trois prochaines années.
Si le champ de la conception et de la fabrication de produits et services est particulièrement concerné, ce sont à terme tous les secteurs d’activité qui seront impactés, à plus ou moins grande échelle. D’après les estimations de Goldman Sachs, pas moins de deux tiers des emplois sont exposés à un certain niveau d’automatisation avec l’IA, tandis que l’IA générative, comme ChatGPT, pourrait prendre en charge un quart du travail (en moyenne, toutes professions confondues).
Quelle stratégie RH les entreprises comptent-elles mettre en œuvre pour intégrer l’IA dans leur business ? Une étude d’Adecco livre des éléments à ce sujet. 2 000 dirigeants d’entreprise, dans neuf pays dont la France, ont été interrogés sur leur politique de recrutement et de développement des compétences. Conclusion principale, résumée par Denis Machuel, PDG de la société de services RH dans l’introduction du rapport : « De nombreux leaders n’ont pas une compréhension claire de la disruption qui est devant nous. Des stratégies de gestion des talents centrées sur l’humain seront primordiales pour construire la bonne force de travail, en créant des opportunités de développement. »
En effet, à l’heure actuelle, les top managers comptent privilégier le recrutement pour se doter des compétences nécessaires afin de travailler avec l’IA (66 %). Seul un sur trois va miser sur l’upskilling de leurs collaborateurs, tandis 46 % pensent renforcer leur politique de mobilité interne, pour redéployer les salariés dont la fonction est particulièrement impactée par l’IA.
Dans ces grandes tendances mondiales, les organisations françaises vont peut-être jouer différemment leur partition. C’est du moins ce que l’on peut penser face aux ressentis des recruteurs, recueillis par LinkedIn.
Aujourd’hui, à peine quatre dirigeants français sur dix accompagnent leurs collaborateurs dans leur familiarisation avec l’intelligence artificielle. C’est pourtant une urgence, surtout si l’on garde à l’esprit que l’IA évolue très vite. D’après les données de la cartographie numérique de LinkedIn, les compétences requises pour les emplois à l’échelle mondiale devraient évoluer de 51 % d’ici 2030. L’essor de l’IA générative accélérerait ce changement à 68 %. Près de deux recruteurs sur trois s’attendent donc, en toute logique, à ce que les écarts de compétences se creusent au cours des cinq prochaines années. La formation apparaît comme incontournable pour négocier ce virage.
« Avec l’arrivée de l’IA qui apporte son lot de transformations en cours et à venir, les entreprises qui tireront leur épingle du jeu sont celles qui arriveront à faire correspondre leurs besoins en compétences avec leurs talents pour accompagner leur propre transformation, décrypte Fabienne Arata, DG de LinkedIn France. Notre conviction : la formation et la mobilité interne seront les deux moyens clés pour y parvenir. La montée en compétences, qu’il s’agisse de hard skills ou de soft skills, aidera non seulement les entreprises à devenir plus agiles, mais aussi à fidéliser les talents et à faciliter leur évolution de carrière en interne. Toutefois, pour atteindre cet objectif, elles devront instaurer une culture de la formation continue, en promouvant la mobilité interne, en encourageant leurs collaborateurs et collaboratrices à envisager une évolution de carrière et en les aidant à identifier les compétences nécessaires pour accéder à de nouvelles fonctions. »
Jérôme Lesage
Le blog de la formation
Quelles sont les projections des experts en matière d’impact de l’IA sur les emplois ?
Un quart du travail effectué par l’homme pourrait être pris en charge par l’IA générative, comme ChatGPT. Une technologie qui ferait fortement évoluer les compétences – de 68 % d’ici 2030. Par ailleurs, l’intelligence artificielle devrait partiellement automatiser deux tiers des emplois.
Comment les employeurs intègrent-ils cette révolution en marche ?
D’après plusieurs études examinant la situation dans différents pays, l’accent semble être mis sur le redéploiement des talents, en interne, et au recrutement externe. En France, moins d’une entreprise sur deux s’est déjà engagée dans la sensibilisation et l’accompagnement des collaborateurs.
Quel rôle peut jouer la formation dans cette dynamique d’adaptation à l’intelligence artificielle ?
La conception de formations et de parcours pédagogiques dédiés est essentielle pour embarquer l’ensemble du collectif, tout comme la mobilité interne et la responsabilisation des collaborateurs dans la mise à jour de leurs hard et soft skills.
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