Les nouveaux défis des responsables formation

Gestion des compétences – GPEC – 07/02/2023

Evolution des enjeux organisationnels et des besoins des collaborateurs, tendances en matière de thèmes de formation, adaptation de ses propres compétences… La fonction formation n’en finit pas de se réinventer, renforçant ainsi son rôle stratégique, comme le confirme le dernier rapport des experts de LinkedIn Learning.

Ces trois dernières années, les services formation ont été fortement mis à contribution pour gérer la crise sanitaire et ses conséquences, notamment pour accompagner les managers dans l’adaptation de l’organisation du travail. L’accélération des transformations en cours dans les entreprises (futur du travail, adaptation des métiers et des compétences, évolution de la culture managériale, engagement et fidélisation des salariés), et leur impact sur la politique interne de formation, les placent encore davantage sur le devant de la scène.  

Plébiscitée par les salariés comme par les employeurs, la formation continue voit aussi ses professionnels de plus en plus débordés. Un revers de la médaille mis en évidence par le dernier rapport LinkedIn Learning, qui se manifeste par un nombre croissant de programmes à développer et de priorités à couvrir dans le plan de développement des compétences. Entre réponses immédiates d’upskilling et vision prospective, l’agenda des responsables formation s’annonce conséquent dans les prochaines années. 

Des enjeux qui se renouvellent pour soutenir la transformation organisationnelle

Plusieurs tendances sont à l’œuvre dans les projets développés par les entreprises, notamment dans les priorités pédagogiques. Le leadership et le management occupent la première place des thèmes de formation, confirmant le besoin de doter la direction et l’encadrement d’outils pour relever les défis organisationnels. Dans la même logique, le deuxième thème majeur est le développement ou la mise à jour des compétences des collaborateurs. Le podium est complété par des sujets qui traversent aujourd’hui le monde du travail : formation au numérique ou à la transformation numérique, à égalité avec des programmes dédiés à la diversité, l’équité et l’inclusion.  

Le défi, pour les responsables formation, va consister à s’assurer de l’impact organisationnel du plan de développement des compétences. Un premier axe nécessite de sortir du fonctionnement en silo, pour établir des liens plus étroits avec la gestion de carrière, la mobilité interne et la rétention. Or ces liens n’ont rien d’évident : si 60 % des professionnels de la formation estiment que le développement et la mise à jour des compétences comptent parmi les grandes priorités de l’entreprise, la mobilité interne, le développement de carrière et la rétention des employés sont plutôt en queue du classement. Une seconde direction à emprunter concerne les indicateurs de performance de la formation ; l’étude de LinkedIn Learning révèle là aussi des marges de progrès, avec des modes de fonctionnement et des critères qui n’ont pas évolué depuis l’avant-crise sanitaire. 

Des professionnels de la formation… qui ne se forment pas suffisamment 

Alors que le champ d’intervention des responsables formation ne cesse de s’élargir et de se complexifier, sont-ils suffisamment armés ? Il est permis d’en douter, quand on constate que l’adage « les cordonniers sont les plus mal chaussés » se vérifie : par rapport aux autres fonctions, ils consacrent en moyenne 37 % moins de temps à l’apprentissage. Pourtant, ils ne pourront faire l’impasse, dans les prochaines années, sur des formations pour monter en compétences dans quatre directions – correspondant à leur propre perception du futur de leur fonction : communication ; utilisation des technologies ; analyse des données ; et conseil interne. Des évolutions appelant à se doter d’outils digitaux pour mener à bien leurs missions – gestion de la formation, ingénierie pédagogique, etc. 

Pour accompagner pleinement la transformation des entreprises, les responsables formation doivent modifier leur posture, comme l’expliquent les experts de LinkedIn Learning : « Cela nécessite de travailler en étroite collaboration avec les professionnels des RH, la direction et les responsables des différents services pour élaborer une stratégie de formation. Même si le parcours vers cet idéal peut s’avérer long, de nombreux responsables de la formation ont déjà fait le premier pas. » Pour favoriser cette dynamique, ils recommandent ainsi de mobiliser six clés de succès : 

- Collaborer avec les collègues des RH ;
- Rester proche des dirigeants ;
- Budgétiser intelligemment ;
- Mobiliser les managers ;
- Écouter les apprenants ;
- Ne jamais arrêter d’apprendre. 

Jérôme Lesage
Le blog de la formation

Quel est l’impact des transformations organisationnelles sur les services formation ? 

Pleinement reconnus dans leur rôle stratégique, les responsables formation doivent multiplier les efforts pour répondre aux besoins immédiats de l’entreprise et des salariés, tout en anticipant l’avenir. Un élargissement des missions qui entraîne, comme conséquence négative, une surcharge de travail. 

Quels sont les chantiers qui occupent aujourd’hui les responsables formation ? 

Leurs priorités concernent le leadership et le management, l’upskilling des salariés, mais aussi la mise en place de programmes dédiés à la transformation numérique ou à la diversité et l’inclusion. Ils sont également attendus pour démontrer l’impact des formations en améliorant leur évaluation. 


Quels sont leurs propres axes d’évolution à privilégier pour mener à bien leurs missions ? 

Il s’agit d’abord de coopérer plus étroitement avec les autres domaines de la politique RH. Ils ont également intérêt à se former pour développer les compétences clés de demain : communication ; utilisation des technologies ; analyse des données ; et conseil interne.