À l’issue des JO et JP 2024, des athlètes vont raccrocher les crampons et se lancer dans une deuxième carrière – dans le plus traditionnel monde du travail. Dans le cadre de ce changement d’activité, leurs compétences transférables représentent un intérêt certain pour les employeurs, appelant des efforts de formation pour compléter la palette de savoir-faire.
En septembre 2022, le ministère des Sports a organisé un atelier de gouvernance sur le suivi socio-professionnel et la reconversion des sportifs de haut niveau. Un sujet encore peu exploré, et pourtant essentiel, tant les carrières d’athlètes restent, dans la majorité des cas, éphémères. Les pouvoirs publics en recensent plus de 16 000. Parmi eux, certains ont gardé un pied dans les études et peuvent compter sur un diplôme, ou travaillent déjà ; pour les autres, la question de la reconversion se pose.
Comme l’explique la ministre dans la synthèse de l’atelier, « nous allons convaincre davantage d’entreprises, d’établissements publics, de collectivités d’accueillir des sportifs de haut niveau dans le cadre d’une période d’immersion, d’une insertion professionnelle ou d’une reconversion. Avec l’Agence nationale du sport (ANS), nous les encouragerons à s’approprier pleinement les dispositifs spécialement conçus pour les sportifs, comme les conventions d’insertion professionnelle – CIP – ou de mécénat portées par la fondation Pacte de Performance, ou les 500 parcours de formation financés par l’Afdas. »
Autre exemple : l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) déploie un dispositif spécifique pour les soutenir tout au long de leur projet de reconversion professionnelle et valoriser leurs soft skills et compétences techniques auprès des recruteurs.
L’association a également mis en place un programme visant l’accompagnement d’un athlète par un mentor d’entreprise. Et alors que les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 approchent, l’Apec vient de réaliser une enquête inédite sur la reconversion des sportifs de haut niveau dans les métiers cadres.
Fonctions commerciales, communication, informatique, ingénierie, RH : autant d’illustrations de métiers dans lesquelles les compétences transférables des athlètes peuvent s’exprimer. L’étude indique ainsi qu’ils développent, dans le cadre de leur carrière sportive, des soft skills très recherchées par les recruteurs – la résilience, la persévérance, une aptitude au management et à la gestion d’équipe, la culture du résultat…
Des témoignages de managers confirment la plus-value qu’un sportif de haut niveau peut apporter à une entreprise : « La force du sportif de haut niveau, je trouve, c’est sa capacité bien sûr à rebondir, à se remettre en question, mais c’est surtout que le sportif, il va au bout et il a une capacité de travail un peu hors normes » ; « ce sont des gens qui ont vécu, qui ont parcouru le monde, qui ont voyagé, donc ils ont une ouverture d’esprit, humaine et culturelle qu’on ne trouve pas toujours chez les candidats classiques ». Du côté des hard skills, la situation est plus compliquée. Les athlètes interviewés jugent ainsi insuffisant l’offre de formations compatibles avec la poursuite d’une carrière sportive.
Les résultats de l’enquête ont permis d’identifier cinq pistes pour améliorer le processus de reconversion vers les métiers cadres en misant sur un accompagnement à 360° :
• Sensibiliser les sportifs de haut niveau à l’importance du double projet dès la fin du lycée et tout au long de la carrière sportive
• Offrir à intervalle régulier des services d’orientation de carrière vers un niveau cadre adaptés aux sportifs
• Renforcer la communication et resserrer les liens entre les instances sportives, les organismes de formation et de l’emploi et les entreprises
• Enrichir l’éventail de formations disponibles
• Soutenir les sportifs de haut niveau de façon plus proactive au niveau master et plus.
Pour les athlètes préparant leur reconversion, c’est une nouvelle aventure qui démarre, sur le plan tant personnel que professionnel. Les entreprises ont un rôle à jouer, parmi d’autres acteurs, pour contribuer à la découverte de métiers et de fonctions adaptés à ces profils atypiques ; et identifier de potentiels candidats qu’elles peuvent ensuite accompagner, en termes de parcours de développement des compétences, pour les aider à acquérir les savoir-faire professionnels. En cette période de difficultés de recrutement, c’est une ouverture profitable aux deux parties.
Jérôme Lesage
Le blog de la formation
Quels dispositifs existent pour accompagner la reconversion des sportifs de haut niveau ?
Convention d’insertion professionnelle, parcours de formation financés par l’Afdas, programmes portés par l’Apec pour valoriser les compétences transférables ou miser sur l’accompagnement d’un mentor d’entreprise : plusieurs initiatives sont à leur disposition pour changer d’activité professionnelle et favoriser l’entrée dans leur seconde carrière.
Quels sont leurs atouts pour les recruteurs ?
Les exigences de la pratique sportive de haut niveau contribuent au développement de soft skills très recherchées : résilience, persévérance, gestion d’équipe, culture du résultat… En revanche, le manque de formations compatibles avec une carrière sportive se fait fortement sentir.
Comment favoriser leur entrée réussie dans le marché de l’emploi ?
Plusieurs pistes sont mises en avant par une enquête de l’Apec pour soutenir les projets de reconversion : par exemple, sensibiliser les sportifs de haut niveau à l’importance du double projet, et enrichir l’éventail de formations disponibles. Les entreprises ont également un rôle à jouer pour accompagner ces profils qui peuvent se révéler précieux dans leurs équipes.
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