La création de valeur redonne tout son sens à la fonction de responsable formation
Gestion de la formation – gestion administrative – 04/10/2022
La qualité du plan de développement des compétences ne dépend pas uniquement du service formation. Sa conception et son déploiement impliquent plusieurs parties prenantes, internes comme externes, avec le responsable formation comme chef d’orchestre de cette dynamique collaborative. L’appui sur des outils digitaux de gestion de la formation va favoriser l’émergence de missions « augmentées », à haute valeur ajoutée. Les explications de Jérôme Lesage, fondateur et PDG de Place de la Formation.
En quoi le rôle de responsable formation évolue-t-il pour gagner en efficacité ?
De sa conception à son déploiement, le plan de développement des compétences ne relève pas uniquement du responsable formation. Il doit aussi impliquer la direction générale et la ligne managériale, les partenaires sociaux, le service achats, et, en externe, les partenaires organismes de formation… Comment coordonner ces parties prenantes et tirer le meilleur de chacune d’elles ? L’harmonie de leurs partitions passe nécessairement par l’intervention d’un chef d’orchestre : celle du responsable formation, en tant qu’animateur d’un écosystème collaboratif.
L’adaptation des compétences, et son anticipation, deviennent des enjeux cruciaux pour les organisations. Le service formation est donc en première ligne pour relever cet enjeu majeur, en faisant preuve d’agilité, de réactivité mais aussi de proactivité. L’appui sur des partenaires de confiance, internes comme externes, est donc indispensable – notamment les organismes de formation. Comme le rappelle Sylvain Humeau, président du Garf (Groupement des acteurs et responsables de formation), dans notre dernier livre blanc, « nous devons aller vers davantage de partenariat, et moins de relations commerciales. Ils sont attendus pour nous écouter, nous conseiller, challenger notre analyse des besoins, et soutenir nos démarches d’évaluation. »
Quelles sont, dans ce nouveau contexte marqué par l’accélération des transformations, les missions « augmentées » des responsables formation ?
Si le scope des missions est variable d’une entreprise à l’autre, plusieurs fondamentaux me paraissent incontournables aujourd’hui. Pour en citer quelques-uns : piloter le plan de développement des compétences en gagnant du temps administratif ; veiller, dès que le besoin s’en fait sentir, à le faire évoluer ; valoriser la richesse d’une offre de formation complète et adaptée, en communiquant auprès des managers et des collaborateurs ; et, in fine, à s’attacher à soutenir les orientations de l’entreprise. Carine Noémie, directrice du développement professionnel et de l’Académie Formation d’AG2R La Mondiale, qui témoigne dans le livre blanc, résume l’un des enjeux majeurs des responsables formation : « sortir de la logique d’exécutant et d’achats de formation, et se repositionner à un niveau stratégique. (…) Il ne suffit pas de déployer un catalogue : le défi consiste à faire en sorte que l’offre réponde réellement aux besoins, et à aider les managers et les salariés à s’y retrouver, en rendant plus lisibles l’offre de formation et son adéquation aux attentes. »
Cette évolution des missions appelle, dans une logique de symétrie, celle du positionnement des organismes de formation. A mes yeux plusieurs éléments vont participer à leurs missions « augmentées » : la qualité des échanges avec les responsables formation ; l’accompagnement vers le meilleur choix de parcours pour l’apprenant ; la capacité à s’adapter aux besoins de l’entreprise ; et l’agilité pour faire évoluer l’offre.
Comment favoriser cette bascule vers davantage de création de valeur ?
L’ère de la digitalisation se veut aussi ère de la simplification, favorisée par la logique de point d’entrée unique permettant de gérer une multitude de tâches et d’acteurs. Le recours à des solutions TMS (training management solution) permet de replacer le responsable formation dans son cœur de métier, de l’aider à se recentrer sur ses missions à valeur ajoutée, et de contribuer à retrouver tout le sens de sa mission. Aujourd’hui, les collaborateurs – et les membres du service formation ne font pas exception – placent la quête de sens dans leurs priorités. Une récente étude révèle trois dimensions qui concrétisent cette recherche de sens au travail : le sentiment d’utilité d’un métier ; la concordance entre valeurs personnelles et professionnelles ; et la capacité du travail à contribuer au développement de chacun. Les missions « augmentées » du responsable formation participent pleinement à ces trois dimensions.
Il ne s’agit donc pas d’envisager le digital uniquement comme un levier de performance et de productivité : il a toute sa place pour redonner du sens aux activités du service formation, et donc de la crédibilité à ses membres, orientés vers une dynamique collaborative – source d’épanouissement au travail et de satisfaction des parties prenantes.
Jérôme Lesage
Le blog de la formation
Comment le rôle du responsable formation s’adapte-t-il à l’accélération de la transformation des compétences ?
Les démarches d’upskilling et de reskilling, qui composent la finalité du plan de développement des compétences, appellent la contribution de plusieurs parties prenantes internes et externes. C’est au responsable formation d’animer cet écosystème collaboratif.
Quelles sont les nouvelles missions du responsable formation ?
Il a tout intérêt à sortir d’une posture d’exécution et de gestion pour embrasser un rôle de pilotage et un positionnement plus stratégique. De la même manière, les organismes de formation doivent poursuivre leur mue, vers davantage de conseil et d’accompagnement.
En quoi les outils digitaux peuvent-ils favoriser ce changement de posture ?
Les solutions de type TMS, en prenant en charge la gestion administrative, permettent au responsable formation de se consacrer à des activités à valeur ajoutée, celles qui font de lui le principal animateur de l’écosystème engagé dans le plan de développement des compétences.