Gestion des compétences — Formation — 15/04/2024

La 5e édition du Baromètre de la formation et de l’emploi, réalisée par Centre Inffo auprès de plus de 1 600 actifs, révèle un haut niveau de confiance dans l’avenir professionnel. Leur vision des atouts de la formation s’en ressent positivement, mais les Français attendent de l’accompagnement, tout en ayant conscience de leur responsabilité dans le maintien de leur employabilité.

Depuis 2020, Centre Inffo prend le pouls de la formation professionnelle en France, en particulier de sa perception auprès des actifs. D’année en année, le baromètre révèle les grandes tendances et suit leur évolution, offrant ainsi un instantané utile aux entreprises et aux services RH. Plusieurs éléments intéressants se dégagent de cette nouvelle édition. Pour la première fois en quatre ans, donc depuis la crise sanitaire, la proportion d’actifs estimant avoir confiance en leur avenir professionnel est largement majoritaire (deux tiers des personnes du panel).

Cela peut, à première vue, sembler paradoxal si l’on compare ce résultat au fait que près d’un actif sur deux constate une transformation rapide de son métier. L’incertitude sur les changements affectant son poste n’empêche donc pas toujours d’envisager le futur de manière positive. Un futur qui peut passer par un changement d’emploi ou d’entreprise, envisagé par 53 % des personnes interrogées ; ou par des actions de développement des compétences.

L’actif, premier acteur de son parcours de formation

Sur ce point, l’intérêt de la formation professionnelle ne fait globalement pas débat parmi les actifs. Pour neuf répondants sur dix (en progression de quatre points en un an), elle est même indispensable pour s’adapter aux transformations du monde du travail. L’image positive de la formation est attestée par les forts taux d’adhésion à plusieurs qualificatifs : chance, opportunité, façon de prendre du recul, etc. Les seniors et les plus diplômés sont les plus en phase avec cette perception. Pour les services formation, c’est donc un point de vigilance à prendre en compte – l’opinion d’autres catégories de collaborateurs pouvant être moins favorable. Certains actifs ne perçoivent pas l’utilité de la formation, tandis qu’une majorité met en avant la difficulté à l’intégrer dans un emploi du temps chargé, sa dimension potentiellement contraignante. Quoi qu’il en soit, les attentes sont là chez un actif sur deux, qui aimerait bénéficier d’une formation dans l’année en cours. Plusieurs domaines sont particulièrement visés par les répondants : anglais, comptabilité, gestion, informatique et intelligence artificielle, notamment.

Quid des acteurs à mobiliser pour se former ? Pour plus de trois quarts des personnes interrogées, c’est à chacun de se prendre en main. La responsabilité individuelle n’empêche pas l’accompagnement ; différents intervenants sont attendus pour contribuer au parcours d’upskilling ou de reskilling – en particulier, l’entreprise et le service RH, suivis par les organismes de formation, la branche professionnelle et le manager.

Reconversion, personnes en situation de handicap : deux axes de progrès

L’enquête 2024 de Centre Inffo met également en exergue deux points de vigilance pour les entreprises. Depuis 2021, la tendance à la reconversion se confirme, avec un actif sur cinq en train de préparer un nouveau projet professionnel. Si les plus jeunes et les personnes sans emploi sont les plus engagés dans cette démarche, cela reste un point à prendre en compte par les employeurs – d’autant plus que parmi ceux qui ne sont pas concernés aujourd’hui, 36 % envisagent un changement de métier d’ici cinq ans. 

Autre élément mis en avant dans cette édition du baromètre : l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap, qui reste un défi à relever. Dans leur immense majorité, les actifs disent être à l’aise avec l’idée de travailler avec un collègue en situation de handicap. Mais quatre sur dix mettent en avant le manque de préparation. Par ailleurs, aux yeux des premiers concernés, les préjugés persistent à leur encontre, sur leur niveau de compétences ou de productivité. Le service formation a donc intérêt à définir des actions sur l’ensemble de la vie du candidat ou salarié, du recrutement à la sensibilisation des collègues et des managers


Chaque année, de nouveaux défis – et des enjeux renouvelés – se présentent au responsable formation. Mieux connaître la perception des salariés, comme le permet le baromètre de Centre Inffo et d’autres enquêtes, présente aujourd’hui un intérêt certain pour orienter la stratégie formation et le plan de développement des compétences.

Jérôme Lesage
Le blog de la formation

Comment les actifs envisagent-ils l’évolution du monde de l’emploi ?

Près d’un sur deux a déjà constaté une transformation de son métier, d’après la 5e édition du Baromètre de la formation et de l’emploi de Centre Inffo. Si les actifs sont nombreux à envisager un changement d’emploi ou d’entreprise, il se montrent, dans leur grande majorité, confiants en leur avenir professionnel.


Quelle est leur perception de la formation professionnelle ?

Considérée comme indispensable pour s’adapter aux transitions et aux transformations, la formation bénéficie globalement d’une image positive. Une proportion non négligeable d’actifs l’estime pourtant inutile, synonyme de perte de temps, tandis que d’autres mettent en avant la difficulté à l’intégrer dans leur emploi du temps.

Quels sont les points de vigilance mise en exergue par le baromètre ?

D’abord, la reconversion professionnelle : un actif sur cinq la prépare actuellement, et un tiers de ceux qui ne sont engagés dans cette démarche l’envisage à horizon cinq ans. Ensuite, l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap, qui appelle des actions de formation des managers et collaborateurs.