La France, bonne élève européenne de la formation

Évaluation de la formation — Performance de la formation — 08/04/2024

La France, bonne élève européenne de la formation


Les occasions de se réjouir des performances de notre pays sont à souligner. L’étude comparative réalisée par le Céreq est des plus appréciable : elle démontre l’avance de la France, au sein de l’Union européenne, pour considérer la formation professionnelle continue comme un investissement gagnant pour l’entreprise, à haute valeur stratégique.

 

Lutte contre le chômage, insertion facilitée des jeunes, maintien des seniors dans l’emploi, inclusion des personnes en situation de handicap, autonomie laissée aux salariés dans le maintien de leur employabilité… Ces dernières années, les pouvoirs publics n’ont pas ménagé leurs efforts – notamment financiers – pour maintenir la formation professionnelle des actifs à un haut niveau de priorité. D’après les estimations de la Fondation Ifrap, la dépense nationale de formation professionnelle, incluant les dépenses directes des entreprises, s’élevait à près de 47 milliards d’euros en 2022, soit une hausse de 10,2 % sur un an.

« La raison de l’augmentation très dynamique de ces coûts depuis 2015 provient de l’accent mis sur l’alternance avec la volonté de faire sauter les barrières à l’entrée dans l’emploi des jeunes », indique Samuel-Frédéric Servière, responsable politique fiscale et budgétaire de la Fondation Ifrap. À cela s’ajoute le succès du compte personnel de formation (CPF), qui pèse également sur la dépense nationale.


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Service, plan, budget formation : les entreprises françaises en pointe


Les investissements des entreprises ne sont pas en reste : dans l’évaluation de l’Ifrap, ils se montaient à près de 19,6 milliards € en 2022, contre 17,4 un an plus tôt. Cet essor confirme l’importance de la formation professionnelle au sein des organisations, qui ont pleinement conscience de son rôle pour disposer des bonnes compétences, au bon moment, en garantissant le développement des connaissances et la mise à jour des métiers. Une récente enquête du Céreq démontre par ailleurs que la France, en la matière, fait partie des meilleurs élèves européens. Les entreprises françaises, plus que leurs voisines, confèrent à l’activité formation une dimension réellement stratégique – aussi bien RH qu’économique.

Tous les indicateurs convergent dans cette direction : l’organisation et la planification de la formation professionnelle ; son intégration aux pratiques de gestion RH ; la nature des besoins en compétences que les entreprises identifient, et ceux visés par la formation ; ou encore l’évaluation de ses effets opérationnels. Une analyse plus poussée des comparaisons révèle l'écart entre la France et les pays voisins. Ainsi, dans environ une entreprise de l’UE sur deux, la formation continue ne bénéficie pas d’une organisation et d’une planification dédiées. La France, de son côté, fait partie des pays dont les entreprises disposent le plus souvent d’un service formation et/ou d’un plan ou d’un budget formation (environ deux organisations sur trois, avec un pic à 96 % dans les grandes entreprises).


 

Une attention marquée à l’évaluation de la formation


Notre pays se distingue sur plusieurs dimensions : par exemple, l’identification en continu des futurs besoins en compétences (39 % des entreprises françaises, contre 27 % pour la moyenne européenne) ; ou encore la primeur accordée aux compétences techniques ou spécifiques au métier dans les actions de formation (55 %, contre 43 %). Si deux tiers des entreprises européennes privilégient le recrutement pour disposer des compétences qui leur manquent, leurs homologues françaises misent avant tout sur la formation des collaborateurs déjà en place, ou celle des nouveaux embauchés.

Autre différence notable : l’importance accordée à l’évaluation de la formation. Là encore, les organisations françaises sont bien plus avancées sur ce sujet : aussi bien pour mesurer la satisfaction des participants (75 % en France, 29,5 % en Europe) que l’acquisition des compétences visées (59 % vs 29 %), l’impact sur la performance individuelle (57 % vs 28 %) que les effets sur les performances économiques du service ou de l’organisation (42 % vs 21 %). L’objectivation du ROI/ROE est donc avant tout une préoccupation française.


 

Les TPE/PME à la traîne des grandes entreprises françaises


Pour Agnès Checcaglini et Isabelle Marion-Vernoux, les deux auteures de l’étude, plusieurs enseignements peuvent être tirés de cette analyse comparative : « Les politiques de formation mises en place par les entreprises françaises semblent ainsi moins orientées vers la sécurisation des trajectoires de leurs salariés qu’à l’appui de leur croissance et de leur performance. Ceci est étayé par les résultats issus des enquêtes Defis, révélant un écart entre les aspirations des salariés en matière de formation et leur prise en compte par les entreprises, notamment lorsque les souhaits de reconversion des premiers ne convergent pas avec les besoins des secondes.

Au-delà de cette observation, il reste notable que, de manière récurrente, environ 30 % des entreprises, essentiellement des petites, ne dispensent aucune formation à leur personnel. » Même bonnes élèves, les organisations françaises ont encore des marges de progrès…

 

 

 

Jérôme Lesage PDG de Place de la formation


Jérôme Lesage
Le blog de la formation




 

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Quelle est la tendance en matière de dépense nationale de formation professionnelle continue ?

D’après les calculs de la Fondation Ifrap, elle demeure à des niveaux élevés, avec même une augmentation de 10 % entre 2021 et 2022. Les investissements des entreprises, dont les dépenses directes, ont également progressé – de plus de deux milliards € au cours de la même période.


Comment expliquer l’importance de la formation dans les entreprises françaises ?


Une étude comparative du Céreq met en lumière les spécificités de notre pays dans l’Union européenne. Davantage que le maintien de l’employabilité, les entreprises françaises mettent l’accent sur la dimension stratégique des actions de formation professionnelle, notamment pour préserver ou améliorer leur performance économique.



Sur quels volets la France fait-elle figure de bonne élève européenne ?


De l’organisation et de la planification de la formation, à l’évaluation de ses effets, tous les aspects confirment le niveau d’avancement des entreprises françaises. Surtout, elles disposent plus souvent que leurs homologues d’un service, d’un plan et/ou d’un budget formation. 






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