À quoi ressemble, et ressemblera, le métier de responsable formation

Management de la formation – 21/11/2023

Ils représentent un rouage essentiel de la politique RH de l’entreprise, et leur cœur de métier est tourné vers les autres – la direction, les managers et bien sûr les collaborateurs. Pourtant, on connaît peu les nouvelles missions des responsables formation, les enjeux métiers et opérationnels qu’ils doivent relever, la manière dont ils envisagent l’évolution de leur métier. C’est tout l’intérêt du baromètre que l’organisme de formation Comundi vient de leur consacrer.

La majorité des responsables formation considèrent que leur métier est important, et ont une conscience certaine de la valeur de leur rôle, de leurs activités et de leurs missions. Un sur deux met en avant le fait d’être au cœur de la stratégie « compétences » de l’entreprise, et ils sont presque aussi nombreux à souligner l’accompagnement des parcours professionnels et leur contribution à la fidélisation des collaborateurs. Représenter l’interlocuteur « compétences » des salariés et prendre une posture de business partner sont deux autres facettes de leur métier que nombre d’entre eux apprécient.

Ce résultat positif, qui ressort du baromètre « Portrait-robot du responsable formation et du responsable développement des compétences » de Comundi, est-il l’arbre qui cache la forêt ? L’étude conduite auprès de professionnels RH et de la formation, travaillant en majorité dans des PME ou ETI, livre un tableau plus nuancé d’une fonction qui a profondément changé, et dont le périmètre d’action est désormais orienté sur le management – et non la seule gestion – de la formation.

Un quotidien rythmé par des missions chronophages

Sans surprise, l’élaboration du plan de développement des compétences reste la mission prioritaire du responsable formation. Recueil des besoins, gestion administrative et suivi des formations représentent des activités connexes mais essentielles, auxquelles se rajoute désormais un rôle de plus en plus stratégique. Obsolescence accélérée des compétences et transformations du monde du travail expliquent largement ce rapprochement croissant entre les enjeux de développement des compétences et les enjeux business des entreprises. L’avenir est ainsi celui d’une démarche prospective plus affirmée.

Une évolution souhaitable, mais qui risque de se heurter à la réalité : celle d’un quotidien caractérisé par de nombreuses missions chronophages. Sept répondants sur dix citent la gestion administrative et le suivi des formations ; viennent ensuite l’élaboration et la mise à jour du plan de développement des compétences, ainsi que le recensement et l’analyse des besoins en formation.

Des responsables formation en quête de développement de leurs compétences

Le baromètre s’est aussi intéressé aux enjeux des responsables formation. Il en ressort que le soutien et l’implication des managers leur sont indispensables pour mener à bien leurs activités. Le management de proximité représente donc un rouage essentiel au développement de leur équipe et à son alignement avec les enjeux business ; une collaboration plus étroite est sans doute à envisager dans de nombreuses organisations.
 
D’autres enjeux se présentent, nouveaux ou en renouvellement : maîtrise de la réglementation, connaissance des métiers présents dans l’entreprise, capacité d’écoute et d’accompagnement des collaborateurs, ou encore gestion de projet. Pour rester à la page, trois quarts des responsables formation ont suivi une formation récemment, notamment pour monter en compétences métiers, mais aussi pour mieux accompagner le changement, apprendre de nouvelles pédagogies et de nouveaux formats d’apprentissage, ou développer leurs aptitudes digitales.

Des difficultés qui appellent un changement de fonctionnement

Les entreprises qui s’engagent dans une stratégie « compétences » ambitieuse ont tout intérêt à apporter aux responsables formation ce dont ils ont besoin. Le baromètre révèle en effet qu’ils rencontrent des difficultés à mener à bien leurs activités. Près d’un professionnel sur deux cite le déficit d’implication des managers et de la direction, quand d’autres, moins nombreux, évoquent le manque de temps, d’outils adéquats ou de budget, ou encore la complexité des dispositifs.

Mais la plus importante source de difficultés reste la lourdeur administrative. Une raison de plus de s’intéresser aux opportunités ouvertes par le digital pour simplifier la gestion de la formation et permettre aux professionnels RH de se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée.

Jérôme Lesage
Le blog de la formation

En quoi les responsables formation ont-ils conscience de l’importance de leur fonction ?

D’après le dernier baromètre Comundi, ils mettent en avant plusieurs rôles clés : en particulier, leur contribution à la stratégie « compétences » de l’entreprise et l’accompagnement des parcours professionnels des collaborateurs ; dans une moindre mesure, la posture croissante de business partner. Par ailleurs leur rôle devient de plus en plus stratégique, ce qui implique d’accentuer la dimension prospective de leurs missions.


Quels sont leurs enjeux majeurs aujourd’hui ?

Les répondants, essentiellement des professionnels RH et formation issus de PME et ETI, mettent en avant l’importance que représente le management de proximité dans le soutien et le relais de leurs actions. La formation représente un moyen pour actualiser leurs propres compétences, qu’il s’agisse de soft skills ou de connaissances métiers, d’accompagnement du changement ou de compétences digitales.


Comment tendre vers une meilleure performance des services formation ?

Le défi des entreprises consiste à répondre aux difficultés que les responsables formation sont amenés à rencontrer : faible implication des managers et de la direction, manque de temps, d’outils ou de budget, complexité des dispositifs. La lourdeur administrative, citée par 55 % des répondants, milite pour le recours à des solutions digitales de gestion de la formation.