Gestion des compétences — GPEC – 25/07/2023
La GEPP (gestion des emplois et des parcours professionnels en entreprise) entre aujourd’hui dans une nouvelle dimension grâce à l’exploitation des big data. Des acteurs de la HR Tech, interrogés par Centre Inffo, expliquent ainsi comment l’intelligence artificielle devient un élément clé de la stratégie « compétences » des organisations.
Quelles sont les priorités des DRH pour les prochains mois ? D’après une récente enquête menée auprès de 108 d’entre eux, leur feuille de route sera principalement remplie par l’accompagnement de la transformation de l’entreprise. Un objectif qui passe par différents leviers : la mise en place d’une organisation favorisant l’innovation et l’agilité ; la dématérialisation des tâches et la robotisation ; et le déploiement d’une démarche de GEPP.
Celle-ci, qui remplace la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) sans en changer profondément la philosophie, vise à aligner la stratégie « compétences » de l’entreprise et ses objectifs business. Or, comme le rappelle le dernier dossier d’Inffo Formation, le magazine de Centre Inffo, des freins restent à lever pour favoriser sa mise en œuvre dans les entreprises et en tirer les pleins bénéfices – anticiper l’évolution des métiers stratégiques, favoriser la mobilité interne, affiner les actions de formation et la politique de ressources humaines, etc.
Pour Marième Diagne, cheffe de projet chez France Stratégie, « ce sont surtout les grandes entreprises qui font de la gestion des compétences de manière systématique, ceci en lien avec leur obligation de négociation triennale, mais souvent dans une approche très centrée sur les outils. Ces instrumentations produisent des effets positifs, mais elles sont construites a priori et restent généralement déconnectées des activités réelles. La question est d’introduire de l’humain dans ces outils, d’y intégrer de la réflexivité et un processus d’amélioration continue. »
Ce dossier d’Inffo Formation permet aussi de mieux saisir la manière dont l’IA s’installe peu à peu dans la gestion des compétences et la GEPP, offrant des perspectives prometteuses en termes de dynamique prévisionnelle et anticipatrice. L’occasion, pour plusieurs éditeurs de solutions digitales RH, d’exposer les premiers cas d’usage. Paul Courtaud, co-fondateur de la start-up Neobrain, qui propose une plateforme de gestion et de développement des compétences, livre sa vision des bénéfices à en attendre : permettre « d’allouer la bonne compétence, au bon endroit, au bon moment ».
Les solutions de Neobrain, ou encore de 365Talents, intègrent ainsi une IA à même d’analyser de grands volumes de données issues des SIRH de l’entreprise, et de les croiser avec des informations relatives au niveau de compétences des collaborateurs. En retour, elles vont pousser des contenus adaptés à leur profil et à leurs besoins, pour contribuer aux évolutions de leurs hard skills grâce à des parcours individualisés. « En utilisant l’IA, l’outil va faire sens de tout ce volume de data et proposer par analyse sémantique des missions, des offres de postes ouverts, des formations... », décrit Julie Asselin, directrice marketing de 365Talents.
Une autre facette des atouts de ces solutions concerne l’appui aux démarches prévisionnelles : l’analyse des écarts de compétences va servir à nourrir le strategic workforce planning (pilotage stratégique du capital humain),de prévoir les changements affectant les emplois, de mieux anticiper les besoins de compétences, d’identifier celles qui manquent à l’organisation, etc. In fine, c’est donc un véritable appui aux démarches de GEPP qu’offrent les outils digitaux embarquant de l’IA. Comme l’explique Paul Courtaud, la solution « va aider l’entreprise à créer et maintenir ses référentiels de compétences, avec l’intérêt d’une mise à jour en continu ».
Une illustration de plus de l’importance croissante du digital dans le pilotage du plan de formation, à l’image des solutions de TMS (training management solution).
Jérôme Lesage
Le blog de la formation
Quelle place occupe la GEPP (ex-GPEC) dans la politique RH des entreprises ?
D’après un sondage mené auprès de DRH français, la gestion des emplois et des parcours professionnels est considérée comme un levier pour accompagner la transformation de l’entreprise. La mise en place d’une stratégie dédiée fait donc partie de leurs principaux objectifs 2023.
Quelles sont les limites actuelles au déploiement de la GEPP ?
Une experte de France Stratégie, interrogée par le magazine Inffo Formation, estime que les grandes entreprises mettent trop l’accent sur les outils, au détriment des intentions et des objectifs. Au risque de décorréler la GEPP des besoins terrain et des activités réelles.
En quoi l’intelligence artificielle représente-t-elle une opportunité pour améliorer les stratégies de GEPP ?
L’exploitation de la big data par l’IA offre de nouvelles perspectives pour aligner les besoins de l’entreprise et le capital de compétences ; par exemple, en permettant de proposer des contenus de formation adaptés au profil du collaborateur ; ou encore en analysant les écarts de compétences avec les objectifs organisationnels, pour mieux anticiper.
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