Réforme de 2018 : quels impacts sur le marché de la formation professionnelle ?

Gestion de la formation – réforme de la formation – 02/12/2024

Réforme de 2018 : quels impacts sur le marché de la formation professionnelle ?

 


Pour les organismes de formation, la loi du 5 septembre 2018 a représenté un véritable changement de paradigme, les poussant à se transformer pour s’adapter – au bénéfice des entreprises comme des apprenants. C’est pour en évaluer les impacts que le Céreq et la Dares ont réalisé une vaste enquête sur les transformations de l’offre de formation entre 2022 et 2023. Cette étude révèle notamment la montée en puissance des micro-organismes, une mise en œuvre encore partielle de la certification Qualiopi, et une profonde évolution des formats pédagogiques.

 

Désintermédiation et monétisation du compte personnel de formation (CPF), obligation de certification des organismes de formation (Qualiopi) pour pouvoir bénéficier de fonds publics ou mutualisés, mise en place de France Compétences et des OPCO… Les différentes mesures de la réforme de 2018 ont contribué à la mutation du marché de la formation professionnelle, dont le dynamisme se confirme par la croissance du chiffre d’affaires – notamment en 2021, avec un total de 19 milliards d’euros. L’essor du marché est également porté par le rythme soutenu de création d’organismes de formation (OF) : leur nombre a augmenté de 12 % entre 2019 et 2021.

 


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Les micro-organismes, principal levier de croissance du nombre d’OF


L’analyse du Céreq et de la Dares confirme la domination des organismes privés à but lucratif : en 2021, ils représentent 86 % du marché, 57 % du chiffre d’affaires total et 70 % des entrées en formation. La réforme a par ailleurs encouragé la création de micro-organismes de formation, qui regroupent principalement des formateurs individuels et des entreprises individuelles. Ces microstructures composent la majorité des organismes de formation créés entre 2018 et 2021 (72 % des créations), et leur poids ne cesse de croître pour représenter plus d’un organisme sur deux.

Une autre tendance forte concerne la délégation de prestations à des indépendants. Ainsi, entre 2019 et 2023, un tiers des organismes de formation (hors micro-OF) a confié une partie des activités à des sous-traitants, principalement pour l’animation. Ce mode de fonctionnement a stimulé la création des micro-organismes, de plus en plus sollicités pour effectuer ces missions de sous-traitance.

 

Un organisme de formation sur deux certifié Qualiopi


Si les entreprises restent les principaux clients des organismes de formation, la réforme de 2018 a permis une diversification des publics et des sources de financement : les organismes publics et privés à but non lucratif ont notamment bénéficié d’une hausse des financements par les OPCO ; de plus, environ un organisme de formation sur cinq déclare avoir reçu des financements au titre du CPF en 2021.

Mesure emblématique de la réforme, la certification Qualipi vise à attester de la qualité des processus mis en œuvre par les organismes de formation, et à favoriser la lisibilité de leur offre. Depuis le 1er janvier 2022, tout prestataire doit être certifié Qualiopi pour bénéficier de financements publics ou mutualisés. C’est aussi un élément pris en compte par les entreprises dans le choix de leur prestataire. L’enquête révèle ainsi que la moitié des organismes de formation était certifiée en 2023 – seulement un tiers des microstructures. La dynamique est donc en marche, mais reste limitée par l’investissement humain et financier important que représente la démarche de certification.

 

Le distanciel s’impose comme une modalité incontournable


Le type de formation connaît également de fortes évolutions depuis la réforme. Comme l’expliquent les auteurs de l’étude, Jean-Marie Dubois (Céreq) et Hugo Schianchi (Dares), « l’évolution des modalités pédagogiques est également au cœur des transformations de l’offre de formation ». En 2021, un tiers des organismes de formation faisait état d’un changement de leurs modalités pédagogiques au cours des trois dernières années.

Principale transformation : l’essor du distanciel et des modalités hybrides. Si quatre organismes sur cinq proposent toujours des formations en présentiel, près de la moitié des OF ont développé leur offre de programmes dispensés, tout ou partie, en distanciel depuis 2018. « La crise sanitaire a permis l’accélération de la diffusion de ce type de pratiques en lien avec une demande croissante des entreprises, des apprenants et des organismes de formation », précisent Jean-Marie Dubois et Hugo Schianchi.


La loi du 5 septembre 2018 a incité les organismes de formation à se réinventer pour toujours mieux répondre aux besoins des salariés et des organisations. Elle a ainsi donné un nouveau souffle du marché de la formation professionnelle, sous le signe de la qualité et de l’innovation.

 



 

Jérôme Lesage PDG de Place de la formation


Jérôme Lesage
Le blog de la formation




 

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Comment la loi du 5 septembre 2018 a-t-elle contribué à transformer le marché de la formation professionnelle ?

Elle a favorisé son essor et son élargissement, avec une croissance du chiffre d’affaires et la multiplication des micro-organismes de formation, qui ont représenté près de trois créations d’OF sur quatre entre 2018 et 2021. L’étude conduite par le Céreq et la Dares révèle aussi le rôle des microstructures dans les missions de sous-traitance des OF, notamment pour l’animation des sessions.


Quelles tendances de fond ont également été identifiées ?


La première concerne la diversification des publics et des sources de financement – notamment au titre du CPF ou via le OPCO ; une autre tendance concerne la démarche de certification Qualiopi, engagée par les organismes de formation mais non achevée. 


De quelle manière les modalités pédagogiques ont-elles évolué depuis 2018 ?


La principale évolution concerne le fort développement des modalités distancielles et bimodales, notamment depuis la crise de Covid-19, en complément des formations présentielles – toujours proposées par huit organismes de formation sur dix.

 

 

 



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