Chaque année, une semaine est dédiée à la qualité de vie au travail par l’Anact – agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail. La prochaine se tient du 17 au 21 juin 2024 : l’occasion, pour les entreprises, d’initier une réflexion ou de renforcer leurs actions en la matière, en intégrant la formation des acteurs dans cette démarche.
Comment les actifs se sentent-ils dans leur emploi, et dans leur entreprise ? C’est à cette question qu’ont voulu répondre l’observatoire Actineo et ses partenaires dans leur baromètre QVT 2023. L’enquête, conduite auprès de 1 200 actifs, révèle une dégradation depuis les précédentes éditions. Ainsi, si 77 % des collaborateurs sont satisfaits de leur qualité de vie au travail, cette proportion a reculé de 10 points par rapport à l’édition 2019. Sur la même période, le taux d’actifs qui estiment que leur employeur ne se préoccupe pas assez de leur bien-être a bondi de huit points, pour concerner près de la moitié du panel.
Parmi les motifs, le principal avancé reste le stress au travail, avec un pic pour les 35-44 ans ; vient ensuite un manque d’engagement envers l’entreprise, exprimé par 42 % des collaborateurs. Du côté des attentes exprimées, les personnes interrogées plébiscitent le télétravail et veulent davantage d’autonomie.
Cette enquête illustre les difficultés et manques que peuvent ressentir les salariés, sans bénéficier d’une politique de QVT – ou plutôt de QVCT, pour qualité de vie et conditions de travail – à même d’y répondre. Nombre d’entreprises n’ont pas encore franchi le pas, soit par manque d’initiatives en la matière, soit par manque de structuration et de cohérence des actions engagées. La semaine du 17 juin peut être une première étape pour marquer le début du changement, avec la mise en place ou le renforcement de démarches dédiées à la QVCT.
Pour favoriser cette dynamique, l’Anact propose un nouveau kit centré sur le thème retenu pour 2024 : « Le travail de demain, préparons-le ! ». Appuyé par un livret d’animation, une boîte à outils pour préparer l’événement et un modèle d'affiche téléchargeable, le dispositif consiste en un atelier participatif pour un groupe ou plusieurs groupes, chacun de six à dix personnes, dont un animateur.
Cette logique de co-construction est l’un des piliers d’une démarche de QVCT. Les experts, notamment ceux de l’Anact, proposent une dynamique itérative avec quatre phases complémentaires :
• Concevoir : en mettant sur pied un comité dédié, composé de salariés, de managers, de membres du CSE et d’un référent QVT, qui va préciser les enjeux et identifier les problématiques terrain ;
• Diagnostiquer : pour enrichir le travail du comité avec des enquêtes collaborateurs, des séances de brainstorming, etc. ;
• Expérimenter : par le biais d’actions et programmes prioritaires, testés et évalués afin de repérer ceux qui méritent d’être conservés, améliorés si besoin ou abandonnés ;
• Pérenniser : pour ancrer la politique de QVTC dans une logique de suivi et de montée en puissance, en objectivant les impacts réels dans l’environnement de travail.
La logique collaborative, dans toutes les étapes de la démarche, et le besoin de s’appuyer sur un ou plusieurs référents QVCT sont les deux socles de cette stratégie, bénéfique à toutes les parties prenantes – et à la performance sociale et économique de l’entreprise. Ils appellent donc le recours à des formations spécifiques, proposées par différents organismes, pour acquérir ou développer des compétences spécifiques.
Certains programmes vont mettre l’accent sur les soft skills, essentielles pour rendre les collaborateurs et managers acteurs de leur qualité de vie au travail : intelligence émotionnelle, communication, relations sociales, gestion du stress, prévention des RPS (risques psycho-sociaux)… D’autres vont cibler la démarche de QVCT elle-même, s’adressant en particulier aux professionnels RH, responsables QSE, membres du CSE et représentants de la ligne managériale : identification des risques, définition d’actions de prévention, ou encore pilotage des actions.
La qualité de vie et les conditions de travail représentent aujourd’hui un défi pour chaque organisation. Les DRH ont pleinement conscience des impacts positifs que peuvent apporter des initiatives pragmatiques, cohérentes, inscrites dans la durée – sur le bien-être individuel des salariés comme sur la performance sociale de l’organisation. Elles ont donc tout intérêt à associer le service formation à cette dynamique.
Jérôme Lesage
Le blog de la formation
Quel est le ressenti des actifs vis-à-vis de la qualité de vie au travail ?
D’après une enquête menée auprès de 1 200 salariés, le stress et le manque d’engagement sont deux éléments affectant leur QVT. En quatre ans, le taux de satisfaction reste important mais diminue, tandis que près d’un collaborateur sur deux estime que son employeur ne s’intéresse pas assez à son bien-être.
Comment mettre en œuvre une politique ambitieuse en matière de QVCT (qualité de vie et conditions de travail) ?
L’Anact propose un kit d’animation à utiliser lors de la semaine de la QVCT, du 17 au 21 juin. Pour aller plus loin et initier une stratégie structurée, l’agence propose une démarche en quatre étapes : conception, diagnostic, expérimentation, pérennisation.
Quel rôle peut jouer le service formation dans cette dynamique ?
La logique collaborative, impliquant tous les acteurs de l’entreprise, et la nécessité de s’appuyer sur un référent QVCT, appellent un accompagnement en termes d’acquisition ou de développement des compétences. Plusieurs organismes de formation proposent donc des programmes adaptés à cet enjeu.
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