LMS, TMS : des outils distincts mais complémentaires
Gestion de la formation — Gestion administrative – 05/12/2023
En fonction des éditeurs et des solutions qu’ils proposent, le LMS (learning management system) et le TMS (training management system) peuvent présenter certaines fonctionnalités communes. Or ces deux outils répondent à des besoins fondamentalement différents, et dans une logique de « best of breed », méritent d’être envisagés sous l’angle de leur complémentarité.
TMS, LMS, et désormais LCMS, LXP… Comment s’y retrouver dans la jungle de ces acronymes, tous relatifs à des solutions digitales dédiés à la formation professionnelle des salariés ? Comme l’indiquent Philippe Gil et Philippe Lacroix, co-fondateurs d’ILDI, cabinet de conseil en e-learning, « de nombreuses fonctionnalités sont désormais intégrées sur les différents types de plateformes, rendant le choix de plus en plus difficile, et la nécessité d’analyser son besoin cruciale pour adopter la solution qui servira au mieux les ambitions formation de chaque entreprise ».
Pour aider les responsables formation à s’y retrouver – et à faire le bon choix –, il est crucial de rappeler ce que sont, et ne sont pas, ces outils digitaux. Un LMS, ou learning management system, est avant tout une solution de création et de diffusion de contenus de digital learning. Ses avantages sont nombreux. Par exemple, ses fonctionnalités intégrées d’analyse des données permettent d’avoir une vision précise des usages de la plateforme – par exemple, suivre la progression des apprenants, ou repérer les contenus plébiscités. Des déclinaisons apparaissent aujourd’hui pour mettre l’accent sur certaines spécificités.
Personnalisation et gamification : deux tendances fortes du LMS
C’est notamment le cas des outils de LCMS, ou learning content management system, qui se distinguent des LMS « classiques » par la présence d’un générateur de ressources pédagogiques multiformats (textes, audios, vidéos, images…). Ils embarquent des technologies d’IA générative pour optimiser la production de contenus en plusieurs langues ou proposer le même contenu sous divers formats, selon les préférences et besoins des apprenants. Autre version du LMS : le LXP ou LEP, pour learning experience platform. Centrées sur l’apprenant et la personnalisation de l’expérience pédagogique, ces solutions mises sur plusieurs leviers pour favoriser le maintien de l’engagement en formation, comme l’apprentissage social ou la gamification.
Qu’en est-il des outils de type TMS, ou training management system ? Contrairement aux plateformes évoquées précédemment, qui ont toutes en commun d’adresser uniquement le digital learning, le TMS est dédié à la planification, la logistique et la gestion des formations, qu’elles soient en ligne ou en présentiel. C’est, d’une certaine manière, le vaisseau amiral administratif du plan de développement des compétences des entreprises, qui va offrir un suivi totalement digitalisé, basé sur des processus automatisés.
De la gestion administrative au management de la formation
D’un logiciel de gestion de la formation à l’autre, les fonctionnalités peuvent varier, mais certaines s’imposent comme des incontournables pour aider le responsable formation à remplir ses missions : notamment, le recueil et la validation des besoins de formation ; la construction et le pilotage du plan de développement des compétences ; la centralisation des offres des organismes partenaires en un catalogue unique ; la génération de fiches d’évaluation standardisées ; ou encore la production, en temps réels, d’indicateurs et de reportings. Autant de services synonymes de gains de temps et d’efficacité.
Les progrès technologiques et l’enrichissement des fonctionnalités font du TMS un allié précieux des services formation : d’abord, pour assurer la gestion, en répondant à leurs besoins opérationnels ; mais aussi pour entrer dans une logique plus large, de management de la formation, grâce à un véritable outil de pilotage de la stratégie « formation » – qui peut contribuer aux priorités RH de l’entreprise. Par exemple, le fait de disposer d’indicateurs précis, par business unit ou par fonction, mais aussi par dispositif d’apprentissage ou format pédagogique, va contribuer à mieux flécher le prochain plan de développement des compétences.
Si le LMS et le TMS sont très différents, ils sont cependant amenés à dialoguer ! Le LMS va ainsi s’interfacer avec le TMS pour rejoindre le catalogue de formation proposé aux collaborateurs ; par ailleurs, le TMS peut assurer le suivi des formations réalisées via le LMS, ce qui facilite la production des reportings. Une complémentarité au service de la performance du service formation.
Jérôme Lesage
Le blog de la formation
Quelles sont les différentes solutions digitales dont peut bénéficier le responsable formation ?
Il en existe deux types principaux : le LMS (learning management system) et le TMS (training management system). Le premier, dédié à la création et à la diffusion de contenus de digital learning, connaît plusieurs déclinaisons, comme le LCMS, ou learning content management system, et le LEP, ou learning experience platform. Le second permet d’assurer l’ensemble de la gestion du plan de développement des compétences et de la stratégie « formation » de l’entreprise.
Quelles sont les principales fonctionnalités des solutions TMS, dédiées à la gestion de la formation professionnelle des collaborateurs ?
Elles sont nombreuses, couvrant tout le spectre – du recueil des besoins de formation à la génération automatisée d’indicateurs et de reportings et à l’analyse des données, en passant par la centralisation de l’offre des organismes de formation partenaires. Un panel de services qui permet au responsable formation de gagner du temps et de sécuriser son activité.
LMS et TMS sont-ils donc deux outils totalement distincts ?
Les frontières entre les deux outils peuvent être poreuses. Ils ont d’ailleurs intérêt à communiquer, grâce à des applications d’interfaçage, par exemple pour intégrer les contenus de digital learning dans le catalogue de formation accessible via le TMS ; ou pour permettre à ce dernier de réaliser des analyses de l’ensemble de l’activité formation, digitale comme présentielle, des entreprises.