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Marché de la formation professionnelle : cap sur les nouveautés 2025

Rédigé par Jérôme Lesage | Dec 23, 2024 11:02:38 AM

Gestion de la formation - 23/12/2024

 


Marquée par d’importantes évolutions réglementaires, l’année 2024 se termine avec de l’incertitude politique qui pourrait empêcher, ou reporter, leur mise en œuvre. Un récent webinaire organisé par Centre Inffo offre un éclairage utile sur ce qui devrait attendre les acteurs de la formation professionnelle en 2025.

 

« L’année à venir représente un tournant réglementaire et budgétaire pour la formation professionnelle, sur fond de crise politique et institutionnelle », indique Fouzi Fethi, responsable du pôle droit et politiques formation de Centre Inffo, en ouverture du webinaire. Un événement bienvenu pour préciser les orientations du marché de la formation et les tendances majeures de 2025.


Valérie Michelet, juriste-experte droit et politiques formation, a notamment abordé les prévisions portant sur les dispositifs financés par France Compétences. Rappelant que le budget de cette institution publique est lié à celui de l’État, elle a indiqué que le déficit envisagé serait, pour la première fois, inférieur au milliard d’euros (entre 400 et 500 millions). « Les ressources de France Compétences sont principalement issues des contributions des entreprises au titre de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Or l’institution table sur une augmentation des ressources, en phase avec l’essor de 3 % de la masse salariale en France en 2024. » Il reste à savoir à combien se montera la contribution complémentaire de l’État, qui dépendra de la prochaine loi de finances.

 


 

 

Les critères d’éligibilité du CPF en question


Parmi les différents dispositifs financés par France Compétences, l’enveloppe budgétaire du CEP (conseil en évolution professionnelle) est la seule en augmentation. « Les autres enveloppes sont stabilisées, soit en baisse, précise Valérie Michelet. Celle du CPF est en deçà des deux milliards, après avoir frôlé les trois milliards les précédentes années. » Cette diminution est basée sur les estimations de la Caisse des dépôts, qui a intégré les mesures de régulation de 2024 – dont le restant à charge des titulaires – et anticipe une stabilité des demandes de mobilisation du CPF par les actifs.

Le webinaire a également permis de souligner les interrogations persistantes autour de l’éligibilité du compte personnel de formation. Comme l’a résumé Fouzi Fethi, « que veut-on financer ? Les formations certifiantes ? Le contrôle de France Compétences sur la valeur d’usage des certifications, et donc leur capacité à répondre aux besoins du marché du travail, reste un enjeu essentiel. » Pour 2025, l’accent reste mis sur les certifications et blocs de compétences enregistrés au RNCP ; les certifications inscrites au répertoire spécifique ; et le permis de conduire. Du côté des actions non certifiantes, le CPF peut être utilisé par les salariés pour suivre un bilan de compétences. 

 

Certifications professionnelles : des chantiers à reprendre


Un autre sujet concerne les travaux en cours sur les certifications professionnelles. Un arrêté du 1er octobre 2024 a permis de renforcer les exigences pour préparer les titres professionnels du ministère du Travail, avec plusieurs mesures – conditions d’agrément du centre d’examen, nouvelles obligations à respecter dans les conventions de partenariat entre le centre d’examen et le prestataire de formation, évolution du contrôle des centres d’examen (le contrôle peut désormais porter sur les engagements prévus dans la convention). Par ailleurs, plusieurs chantiers, dont certains bien engagés, sont en suspens du fait du contexte parlementaire actuel : par exemple, l’évolution des critères d’enregistrement sur demande au RNCP ; ou encore l’encadrement de la responsabilité des organismes certificateurs. Le constat est le même pour les cinq groupes de travail sur la régulation et le contrôle qualité, dont les travaux sont pour l’instant en pause.

L’incertitude est également de mise pour l’avenir de la réforme de la VAE, déjà engagée avec notamment l’ouverture du portail France VAE en 2023. « Le droit universel à la VAE ne verra pas le jour au 1er janvier, faute de budget dédié, indique Valérie Michelet. On ne sait pas encore ce qui sera acté pour le financement des futurs dossiers – hors mobilisation du CPF – et pour l’entrée de nouvelles certifications éligibles sur France VAE. » 



En finir avec le « portage Qualiopi » pour assainir le marché de la formation


Si le flou domine largement dans les perspectives 2025, la nouvelle année sera en revanche marquée par un tournant dans la lutte contre certaines dérives du marché de la formation professionnelle. Une mesure, entrée en vigueur en avril 2024, prévoit que chaque organisme de formation déclare désormais la part du chiffre d’affaires sous-traitée et réalisée sur la plateforme Mon Compte Formation – qui ne doit pas dépasser 80 %. « La finalité est de s’attaquer aux coquilles vides, c’est-à-dire les organismes qui se contentent d’être des intermédiaires, en référençant des offres de partenaires et en les vendant », précise Fouzi Fethi. Il s’agit d’en finir avec la logique de « portage Qualiopi » : l’organisme de formation répond aux critères de la certification, tandis que les prestataires auxquels il fait appel ne remplissent pas nécessairement les mêmes garanties de qualité et de conformité.

 

Les zones d’ombre ne manquent pas pour l’année 2025, et les acteurs de la formation professionnelle vont aborder la nouvelle année en attendant d’indispensables éclaircissements. Aux responsables formation de rester en veille pour découvrir ces évolutions et en tenir compte dans leurs missions à valeur ajoutée.

 



 




Jérôme Lesage
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En quoi le contexte politique et économique peut-il impacter le marché de la formation professionnelle en 2025 ?

L’incertitude actuelle laisse plusieurs décisions budgétaires en suspens, comme la contribution de l’État aux dispositifs financés par France Compétences ou le soutien au droit universel d’accès à la VAE. 


Quels défis seront à relever dans les prochains mois ?


Une fois la stabilité gouvernementale revenue, les pouvoirs publics devront se pencher sur plusieurs sujets majeurs : les formations éligibles au CPF, certifiantes ou non ; la mise en œuvre des mesures prises en 2024 concernant les certifications professionnelles ; la reprise des chantiers sur la régulation et le contrôle qualité.



Quelle mesure emblématique impactera le marché de la formation professionnelle et ses acteurs en 2025 ?

Les organismes devront désormais déclarer la part de formations réalisées par eux-mêmes et celle confiée à des sous-traitants. Cette mesure contribuera à s’assurer que tous les prestataires remplissent les exigences de qualité attendues.

 

 

 


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