Les entreprises ont-elles réellement intégré, dans leurs pratiques et processus, les évolutions récentes – comme l’impact de l’IA et les modes de travail hybrides ? Il est permis d’en douter, si l’on en croit le dernier rapport mondial d’Atlassian. Un changement de paradigme est attendu pour améliorer la collaboration et renforcer la productivité des équipes, avec le concours des responsables formation.
Comment les managers et les collaborateurs perçoivent-ils la productivité et la coopération au sein de leur organisation ? C’est à cette question que s’est attaché à répondre le nouveau rapport d’Atlassian, The State of Teams 2024, dans le cadre d’une vaste enquête menée en France, en Allemagne, aux États-Unis, en Australie et en Inde, auprès de 5 000 salariés et de 100 managers.
Premier enseignement : dans les entreprises du Fortune Global 500, qui emploient plus de 70 millions de personnes dans le monde, 25 milliards d’heures de travail seraient perdues chaque année en raison d’une collaboration inefficace. Un gâchis largement évitable, qui devrait inciter à questionner les modes d’organisation du travail et méthodes de management… Par ailleurs, plus de neuf cadres sur dix estiment que leurs équipes pourraient atteindre leurs résultats actuels deux fois plus vite si elles collaboraient plus efficacement.
Plus spécifiquement, l’enquête identifie trois problématiques récurrentes dans les entreprises françaises. La première concerne la fixation d’objectifs au sein des équipes. Pour plus de la moitié des salariés, ces objectifs couvrent des directions trop nombreuses et différentes. Une situation qui a pour conséquence la priorité donnée aux performances court terme, au détriment des orientations long terme.
Par ailleurs, quatre collaborateurs sur dix rapportent un manque de réunions régulières, dans leur équipe, pour faire le point ensemble sur leurs objectifs, tandis que deux tiers estiment qu’ils pourraient progresser plus facilement s’ils avaient des objectifs moins nombreux et plus spécifiques.
Le deuxième constat porte spécifiquement sur les temps d’échange entre collègues, dont l’efficacité reste à démontrer – alors que les salariés français consacreraient en moyenne sept heures par semaine en réunion. 65 % d’entre eux ressentent une obligation à assister à des réunions qu’ils considèrent comme peu utiles et une perte de temps. Troisième diagnostic issu des réponses des managers et des collaborateurs : des difficultés à partager et à accéder à l’information – une problématique majeure à l’heure du travail hybride. Environ un tiers des salariés considère ainsi qu’il n’est pas aisé, pour les équipes, de trouver les informations dont elles ont besoin. Le risque associé est donc celui d’une perte de connaissances précieuses, ou a minima d’un manque d’exploitation. Ce constat soulève la question de l’utilisation de l’intelligence artificielle, dont on connaît le potentiel dans la recherche efficiente de data – un potentiel encore sous-estimé par les salariés.
Ces trois points de vigilance démontrent l’importance d’optimiser les processus d’équipe et de définir de nouvelles modalités d’organisation du travail, avec une finalité : favoriser la collaboration et améliorer la productivité – et donc l’efficacité des salariés. Plusieurs pistes ont donc intérêt à être explorées, notamment la définition d’attentes claires, d’objectifs correctement anticipés, et de réunions mieux planifiées et cadrées. Comme l’explique Molly Sands, responsable du Team Anywhere Lab chez Atlassian, « la suroccupation n’est pas synonyme d’efficacité. Les équipes performantes savent que se concentrer sur des objectifs clairs, adopter la communication asynchrone et augmenter les connaissances grâce à l’IA sont des moyens clés pour stimuler la productivité. Ces pratiques jettent les bases d’un excellent travail d’équipe. »
Une (r)évolution à engager, qui implique un changement de culture interne avec le concours des services RH. Une fois les axes d’amélioration définis, dans une démarche de co-construction, il faudra en effet les décliner en accompagnement des salariés et des managers. C’est à ce titre que les responsables formation vont être mobilisés, afin de concevoir et/ou déployer des actions de sensibilisation ou de développement des compétences en phase avec ce nouveau paradigme organisationnel.
Jérôme Lesage
Le blog de la formation
Quel regard portent les salariés et les managers sur le fonctionnement de l’équipe ?
D’après une récente enquête mondiale, l’inefficacité de la collaboration est un problème récurrent dans les entreprises. L’immense majorité des managers considère qu’une meilleure coopération contribuerait à doubler la performance de leur équipe.
Quels défis concernent plus spécifiquement les organisations françaises ?
L’étude a permis d’en identifier trois principaux : la fixation d’objectifs trop nombreux et distincts, qui incite à privilégier le court-terme ; le sentiment de perte de temps associé aux réunions, trop fréquentes et longues ; et le manque de partage de l’information et d’accès à la donnée.
Comment le service RH peut-il contribuer à relever ces enjeux ?
Il va d’abord s’agir d’identifier les pratiques problématiques et des axes de progrès, en mobilisant des managers et collaborateurs dans la démarche, avant de mettre en place des actions de formation en phase avec ces ambitions de transformation organisationnelle.
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